Les Américains de The Strokes tentent de reconquérir leur titre de «sauveurs du rock», avec leur quatrième album «Angles» sorti lundi. En 2001, la publication du premier album des cinq Strokes «Is This it?» avait réveillé un monde du rock en hibernation depuis la fin de la Britpop et du grunge.

Leurs morceaux inspirés par Television, leur style étudié et leurs poses nonchalantes avaient remis New York au centre de la scène musicale et incité toute une génération d'adolescents à travers le monde à se mettre à la guitare. Mais par la suite, le quintette n'a jamais totalement réussi à raviver l'étincelle des débuts. Après l'accueil mitigé de leur troisième album «First impression of earth» (2006) et de vives tensions apparues au sein du groupe, les Strokes ont observé une longue pause.

Quasiment tous les membres en ont profité pour fonder des familles et se lancer dans des projets en solo, souvent assez éloignés du son des Strokes.

Dans ce contexte, la gestation d'«Angles» a été particulièrement chaotique. Longtemps repoussée, une première session d'enregistrement a été jetée à la poubelle. Puis le retour en studio a été retardé par la cure de désintoxication du guitariste Albert Hammond Jr et la tournée en solo du chanteur Julian Casablancas. C'est finalement sans celui-ci que les musiciens ont commencé à travailler sur les nouveaux morceaux. Le chanteur, jusque-là principal auteur et «patron» des Strokes, est allé jusqu'à enregistrer les voix d'«Angles» dans un studio séparé.

Une décision pas très bien vécue par les autres membres du groupe. Dans toutes les interviews données séparément, les membres des Strokes ont fait part de sentiments mêlés quant à «Angles» et à l'avenir du groupe. Pour «Rolling Stone», qui note la «profondeur stylistique» de l'album, «"Angles" est le meilleur album des Strokes depuis "Is this it?"».

«Angles». The Strokes. (RCA).