La coalition internationale a maintenu ses bombardements sur la Libye dans la nuit de mardi à mercredi, alors que Washington annonçait une réduction de son engagement aérien après un compromis sur le rôle de l'OTAN. A la nuit tombée, des tirs de la défense anti-aérienne, précédés et suivis d'explosions lointaines, ont retenti à Tripoli, selon un journaliste de l'AFP.
Opération de l'OTAN Depuis le Salvador, Barack Obama a indiqué que les Etats-Unis ont réduit de façon «significative» le nombre de survols de la Libye par leurs avions, la mise en place d'une zone d'exclusion aérienne pouvant s'achever «sous peu». Les avions de la coalition internationale ont effectué un total de 336 sorties et conduit 108 frappes aériennes depuis samedi, selon le Pentagone. Avec 212 sorties, les Etats-Unis représentent près des deux-tiers de la totalité de l'engagement aérien. Les trois journalistes, dont deux de l'AFP, arrêtés samedi près d'Ajdabiya (est de la Libye) ont été libérés dans la nuit de mardi à mercredi à Tripoli. Deux tiers des Français approuvent l'intervention Deux tiers des Français (66%) se disent favorables à l'intervention de la coalition internationale en Libye, contre 34% qui la désapprouvent, selon un sondage Ifop paru mercredi dans le quotidien France-Soir.Une précédente enquête réalisée les 3 et 4 mars, soit plus de deux semaines avant l'intervention, affichait des résultats inverses avec une majorité hostile à 63%, 36% étant favorables et 1% sans opinion. En Allemagne, une majorité soutient l'intervention militaire internationale contre la Libye, tout en se félicitant du fait que les forces armées allemandes n'y participent pas, selon un sondage paru dimanche.
Peu après, le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi était montré à la télévision nationale en train de s'adresser à une petite foule de partisans, depuis un des bâtiments de sa résidence de Bab el-Aziziya à Tripoli, touché dimanche par un missile. Défiant la coalition, Mouammar Kadhafi a affirmé que son pays était «prêt pour la bataille, qu'elle soit longue ou courte». «Nous allons gagner cette bataille», a-t-il lancé, avant d'affirmer, dans une brève allocution, que «les masses étaient les plus fortes des défenses anti-aériennes».
Un des fils Kadhafi décédé?
Le président américain Barack Obama a prévenu mardi que le dirigeant libyen «pourrait essayer de se terrer et d'attendre, même face à une zone d'exclusion aérienne», soulignant que Washington avait d'autres cartes que l'option militaire. La secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton a déclaré pour sa part mardi que des proches du colonel Kadhafi ont pris des contacts dans le monde entier pour trouver une porte de sortie au conflit, ajoutant qu'elle «encourageait» cette attitude.
Mme Clinton a également déclaré avoir eu connaissance d'informations selon lesquelles un des fils du colonel Kadhafi aurait été tué par une frappe aérienne, mais «les preuves ne sont pas suffisantes», a-t-elle ajouté. Lundi matin, de nombreux sites arabes affirmaient qu'un des fils du «Guide» libyen avait été tué. Khamis Kadhafi serait mort suite à des blessures subies lors d’un affrontement survenu il y a quelques jours avec un pilote de l’aviation libyenne passé à l’opposition. Le militaire aurait ouvert le feu contre le fils du colonel près de la caserne de Bab al-Aziziya, dans le centre de Tripoli, d’après le site de l’opposition libyenne «al-Manara».
Combats meurtriers
Sur le terrain, les forces gouvernementales n'ont pas cessé leurs bombardements, selon les rebelles et des témoins, en dépit de l'annonce par le colonel Kadhafi d'un nouveau cessez-le-feu dimanche soir. A Yefren (130 km au sud-ouest de Tripoli), «les forces de Kadhafi ont entrepris une offensive meurtrière lundi et mardi dans la région. Les combats ont fait au moins 9 morts à Yefren et beaucoup de blessés», a indiqué un habitant.
Dans la même région d'Al-Jabal Al-Gharbi, «il y a eu un renversement de situation dans la nuit (de lundi à mardi). Les forces de Kadhafi, qui tenaient une position à environ 10 km de Zenten et d'où elles bombardaient la ville, ont été contraintes d'abandonner cette position, sous le feu des rebelles», a indiqué un témoin. Ce dernier a par ailleurs assuré avoir vu «pas mal de corps à la morgue de Zenten», des «victimes côté rebelle des combats des derniers jours».
A l'est de Tripoli, cinq personnes, dont quatre enfants, ont été tuées à Misrata, troisième ville du pays (200 km de la capitale), par des tirs de pro-Kadhafi, selon les rebelles. La veille, 40 personnes y avaient déjà été tuées et plus de 300 blessées. Des chars et des snipers déployés dans la principale artère ont ouvert le feu «aveuglément», selon un porte-parole rebelle.
(L'essentiel Online/AFP)
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