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Jeudi, 24 Mars 2011 15:44

ArcelorMittal «Ce n'est plus l'Arbed ici, il faut l'accepter»

ArcelorMittal «Ce n'est plus l'Arbed ici, il faut l'accepter»

Jeudi, 14h à la sortie de l'usine de Schifflange. Les travailleurs de l'équipe du matin ont fini leur journée et franchissent par petits groupes le portail de l’usine sans bruit. L'ambiance dans les rangs n'est pas à la fête. La faute à la menace qui plane au-dessus de leurs têtes: 262 emplois sur les sites de Rodange et de Schifflange pourraient venir à disparaître.

Et les rares salariés qui acceptent d'évoquer la situation reconnaissent ne pas savoir grand-chose de la situation. «L'ambiance au sein des équipes n'est pas terrible, reconnaît Arnaud, salarié de l'usine de Schifflange depuis 4 ans. Mais pour tout dire, nous ne sommes pratiquement pas au courant de ce qui se passe dans l'usine.» Même son de cloche de la part d'Etienne, également dans l'usine depuis 4 ans. Seule nuance: le salarié avoue ne pas vraiment se sentir concerné par les suppressions de postes. «C'est vrai qu'on n'en parle pas trop entre nous, mais pour ma part, je ne pense pas que mon équipe sera touchée. Je ne vois pas pourquoi elle le serait.»

«La majorité des sidérurgistes semble résignée»

Du côté des travailleurs plus âgés, le discours est tout aussi discret, mais marqué par une pointe de nostalgie. «Ce qui compte maintenant, c'est uniquement l'argent. Les sites de Rodange et de Schifflange ne sont plus Arbed, nous ne sommes plus luxembourgeois, mais ArcelorMittal, donc dans une société mondiale, soupire Robert, 15 ans d'ancienneté sur le site schifflangeois. À mon avis, ce sera le site de Rodange qui sera le plus touché. Mais au final, que ce soit eux ou que ce soit nous, la situation reste la même. Nous allons subir.»

Un constat amère que dresse également Jean-Claude, 53 ans, présent depuis 2 ans au Luxembourg et ancien du site lorrain de Gandrange. «Même si je ne suis pas ici depuis longtemps, j'ai remarqué que l'ambiance a changé ces derniers mois. La principale différence que je ressens avec l'usine de Gandrange, c'est de constater que la majorité des sidérurgistes ici semble résignée. Elle s'attend au pire sans pouvoir rien faire.» Une réunion entre syndicats et direction a eu lieu jeudi matin concernant l’avenir des deux sites. Les conclusions n’en ont pas encore été communiquées.

Jean-Michel Hennebert/L’essentiel Online

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Last modified on Mardi, 30 Novembre 1999 01:00
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