Plus de 20.000 personnes ont participé jeudi à des funérailles à Deraa dans le sud de la Syrie, théâtre de protestations sans précédent contre le pouvoir. Selon des militants des droits humains, une centaine de manifestants y ont été tués la veille par des tirs de la police.

«Il y a sûrement plus de cent morts et la ville a besoin d'une semaine pour enterrer ses martyrs», a affirmé Ayman al Assouad, militant des droits de l'Homme. M. Al Assouad a accusé les forces de l'ordre d'«avoir utilisé des balles réelles» contre les manifestants.

Un autre militant des droits de l'Homme a affirmé que le nombre des tués à Deraa et dans les localités voisines «dépassait les 150 morts».

Gang armé

Un précédent bilan fourni mercredi par des militants des droits de l'Homme et des témoins faisait état de quinze morts dans cette ville tribale de quelque 75.000 habitants à 120 km au sud de Damas en proie à des protestations depuis le 18 mars.

Les autorités ont imputé les heurts à un «gang armé», l'accusant d'avoir tué quatre personnes et «d'emmagasiner des armes dans la mosquée» al-Omari à Deraa.

Début de contestation

Un mouvement de contestation sans précédent a débuté le 15 mars en Syrie à la suite d'un appel via une page Facebook intitulée «la révolution syrienne contre Bachar al-Assad 2011», à des manifestations pour «une Syrie sans tyrannie, sans loi d'urgence ni tribunaux d'exception».

De petites manifestations ont été dispersées depuis le 15 mars dans la capitale, puis le mouvement s'est étendu au Sud.

L'essentiel Online / (ats/afp)