L'essentiel: Vous prenez la succession de Patrick Weiten (NDLR: nommé président du conseil général de Moselle) à la mairie de Yutz tout en exerçant au Luxembourg…
Le projet aéroparc Alors que la municipalité se heurte notamment à l'opposition des membres de l'aérodrome de Yutz, Philippe Slendzak entend concrétiser l'aéroparc avant la fin de son mandat en 2014. «Il s'agit d'un espace de 45 hectares en plein centre-ville. Il faut l'aménager autrement», réaffirme le premier magistrat dans la droite ligne de son prédécesseur. À la place de la piste pour les petits avions, les Yussois y verront peut-être un jour un vaste parc servant de jonction entre les quartiers de la ville. «Nous souhaitons faire la liaison entre les quartiers avec des routes pédestres et des pistes cyclables. Nous allons aussi y creuser un plan d'eau et réaliser un projet public que nous avons baptisé la Croix du Sud», précise Philippe Slendzak. Ce projet «Croix du Sud» devra à terme accueillir des cours de tennis, un club de pétanque, la Maison des jeunes et de la culture, voire une maison des familles.Philippe Slendzak: Je quitte le cabinet Mazars. Avec mon associé, Patrick Rochas, nous allons créer un nouveau cabinet d'expertise comptable. Même si au niveau professionnel je n'ai pas beaucoup de comptes à rendre, il va quand même falloir affronter les deux de front.
Élu en France et frontalier au Luxembourg, est-ce compatible?
Étant élu en France, je n'ai pas droit au congé politique. C'est pourquoi j'ai rejoint depuis longtemps l'association des élus frontaliers.
Avez-vous des appréhensions et des certitudes en vous installant dans le fauteuil de maire?
Des appréhensions oui, car je succède à Patrick Weiten qui a placé la barre très haut. Mais des certitudes bien sûr. Nous sommes dans la continuité de ce qui a été fait avec le soutien complet du Renouveau Yussois. Si on n'y croyait pas, on n'aurait pas relever le défi.
Yutz est-elle une ville dortoir pour les frontaliers?
En 1995, Yutz était une ville en perdition. Elle comptait moins de 14 000 habitants. Aujourd'hui, elle en compte plus de 18 000 dont 29 % de frontaliers. Je ne pense pas que le terme «ville dortoir» soit péjoratif. Mais Yutz n'en est pas une. Son dynamisme est reconnu.
Cette population de frontaliers a-t-elle des besoins particuliers?
Oui, c'est pourquoi nous avons créé une cantine de la maternelle au CM2 et un accueil périscolaire. La crèche, quant à elle, est de la compétence intercommunale. Après, il faut bien admettre que dans le public c'est difficile de maintenir les structures ouvertes au-delà de 19 h.
Quelle sera la «touche Philippe Slendzak»?
Nous avons de gros projets à mener au bout d'ici 2014 comme l'aéroparc à la place de l'actuel aérodrome, face à l'AmphY. Ma touche personnelle se verra surtout dans la gestion quotidienne avec les
fonctionnaires territoriaux.
Quels seront vos chevaux de bataille?
Je souhaite maintenir la convivialité et la proximité qui caractérise la ville de quartier qu'est Yutz. Notre tissu associatif très dense est sans aucun doute l'une de nos richesses. Je vais m'attacher à maintenir cette proximité en étant sur le terrain. Bien sûr en tant que frontalier et maire, j'ai envie de travailler pour les relations transfrontalières. Je suis persuadé, pour la mobilité par exemple, que des solutions simples peuvent être prises très rapidement pour améliorer la situation.
Patrick Théry
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