Le titre de la conférence donnée la semaine dernière au Brain Forum de Milan a de quoi déconcerter: «Un cerveau conçu pour aimer». Selon son auteur, le Dr William Mobley, de l’université de Stanford, «il est possible d’intervenir sur la chimie neuronale, en particulier sur la capacité du cerveau de ressentir de l’empathie et de la compassion, deux émotions à la base du sentiment amoureux», a relevé La Repubblica.
Un exosquelette comme Iron Man Qui n’a pas rêvé un jour d’être un surhomme? Sur grand écran, le personnage d’«Iron Man» endosse une armure d’acier truffée de gadgets, qui le rend surpuissant et grâce à laquelle il se met au service des innocents. De telles combinaisons robotiques qui décuplent la force et la mobilité ont vu le jour dans plusieurs régions du globe. Les bénéfices que peuvent procurer ces exosquelettes dans de nombreux domaines sont précieux, quand on sait que la force d’une personne peut ainsi être multipliée par dix. Soulever une machine à laver deviendrait un jeu d’enfant. Une technologie également très utile pour les personnes handicapées. Des alter ego à piloter mentalement Dans le film «Avatar», les personnages installent leurs esprits dans des corps clonés, qu’ils peuvent ensuite «piloter» dans l’atmosphère toxique de la planète Pandora. Dans la réalité, des chercheurs de l’École polytechnique de Lausanne (EPFL) sont parvenus à créer des expériences de sortie de corps en projetant des volontaires dans une réalité virtuelle. Durant les tests, les cobayes ont réagi de la même manière lorsqu’on les touchait directement ou lorsqu’on abordait leur avatar. Dans le cerveau des femmes Mel Gibson, capable de lire dans les pensées des personnes de l’autre sexe après avoir été électrocuté. Ce scénario de «Ce que veulent les femmes» (2001) est un rêve pour certains, un cauchemar pour d’autres... Si quelques personnes pensent naturellement posséder un tel don, les scientifiques planchent également sur la question. Des chercheurs britanniques ont notamment annoncé avoir réussi à déterminer à quel événement spécifique de leur passé des personnes pensaient, rien qu’en examinant l’activité de leur cerveau avec un scanner. Téléportation, déjà une réalité ...Oui, mais la téléportation quantique. Késako? Le Joint Quantum Institute de l’Université du Maryland est parvenu en 2009 à réaliser la première transmission d’information d’un ion à un autre sans lien matériel. Ce qui veut dire que l’information va du point A au point B sans se déplacer dans l’espace entre les deux points! Et ce sur une distance de 16 km! Cela dit, il s’agit là uniquement de déplacement d’information. La téléportation d’objet ou de personne, imaginée grâce à une machine dans le film «La Mouche» (1986) de David Cronenberg, n’est pas (ou, du moins, pas encore) possible à ce jour.Concrètement, d’ici à une vingtaine d’années, ces études devraient permettre d’améliorer la situation des personnes atteintes de troubles affectifs et d’«aimer mieux pour vivre mieux et plus longtemps». Un projet ambitieux, certes. Est-il réaliste pour autant? «N’oublions pas que lors de ce type de conférences, il y a toujours un certain effet d’annonce, relativise Sylvain Delplanque, docteur ès sciences cognitives à l’Université de Genève.
«L'émotion est la réunion de la pensée et de l’état du corps»
Les neurosciences se penchent actuellement sur les effets de l’ocytocine, car elle rend les gens plus altruistes.» Utiliser des molécules qui créent l’envie de développer un lien est donc envisageable. «Mais de là à déterminer quel type d’attachement, cela me paraît trop enthousiaste.»
L’avis du Pr Pierre Magistretti, directeur du Mind Brain Institute à Lausanne, est plus tranché. «À ce jour, la théorie du père de la psychologie moderne, William James, reste valable. Elle stipule que l’émotion est la réunion de la pensée et de l’état du corps. Bien sûr, on peut influencer le lien entre le corps et l’émotion, mais comme il n’y a pas d’émotion sans le corps, on ne peut pas uniquement agir sur le cerveau.»
Prototypes de machines contrôlées par l'esprit
Alors que dans le film «Eternal Sunshine of the Spotless Mind» (2004), les cerveaux des héros sont «déprogrammés», nombre de technologies imaginées dans les films sont en train de devenir réalité. La force de l’esprit qui engendre le mouvement d’un objet? Si cela a été imaginé pour les héros «X-Men» ou le film «La Guerre des étoiles», il est aujourd’hui réalité grâce aux interfaces cerveau-machine.
L'université de Lausanne est en train de tester des prototypes de claviers d’ordinateur virtuels, des chaises roulantes ainsi que des prothèses de bras bioniques contrôlés par la pensée. Comment ça marche? L’utilisateur porte un bonnet à électrodes qui relayent l’activité du cerveau à la machine. L’équipe du Prof. José del R. Millán va même plus loin en cherchant à programmer le système pour qu’il apprenne à connaître son utilisateur et lui offre ainsi des périodes de repos en réfléchissant à sa place.
L'essentiel Online avec Caroline Goldschmid
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