L'enfant avait été déclaré «en mort cérébrale» mardi, avait indiqué le procureur, Christian Pasta. «Exclu dans le couloir à côté de la salle de cours à 9 h», «parce qu'il n'a pas voulu corriger un devoir», l'enfant était, selon le magistrat, «farceur», «bon élève», «plein de vie, n'ayant jamais manifesté une quelconque intention suicidaire», «sportif» pratiquant «le tennis et la plongée sous-marine».
«Il a été découvert à 9 h 45 par l'institutrice et a été vu entre-temps en train de jouer dans le couloir, à 9 h 20, par un professeur. À 9 h 40, il a été également vu par un élève qui devait rejoindre une salle de classe. Il était assis et était en train de s'amuser tout seul», a détaillé le procureur.
«Va donc dans le couloir faire comme les manteaux»
À sa découverte, l'enfant était «accroché par son tee-shirt à la patère du porte-manteau en position semi-fléchie, les pieds touchant le sol», a-t-il précisé, ajoutant avoir «écarté l'hypothèse du suicide» et «d'emblée exclu l'hypothèse d'un tiers dans la réalisation du drame». «Voyant cet élève refuser de faire son travail, l'institutrice lui a dit: "Puisque tu ne veux pas travailler, va donc dans le couloir faire comme les manteaux, qui eux ne travaillent pas"», a dit M. Pasta. Ces propos ont été «confirmés par plusieurs élèves», a-t-il précisé, 16 des 30 élèves de la classe ayant été entendus. Ils «auraient pu être pris au pied de la lettre par l'enfant pour faire réagir ses petits camarades, faire une scène un peu théâtralisée qui malheureusement a été fatale», a déclaré le commissaire divisionnaire Sylvain Maubé.
Il a précisé que «la porte de la classe était restée ouverte» et que la découverte de l'enfant est intervenue à la fin du cours. «Dans l'hypothèse où cet enfant a tenté d'amuser ses camarades, il suffit de quelques secondes - moins de 15 - pour que, sous une pression des voies respiratoires, il perde connaissance», a ajouté le procureur. «Selon la thèse la plus vraisemblable, il a patienté pendant plus de 40 minutes avec un comportement tout à fait normal. Il battait le rythme avec les pieds», selon le commissaire de police. Une «remise en place» des événements aura lieu «dans les prochains jours», a-t-il dit.
L’institutrice «très choquée»
Les résultats de l'autopsie devraient être connus mercredi dans l’après-midi. La famille, qui n'a pour l'heure pas déposé plainte, «est dans la réflexion. Ils ont vécu des moments particulièrement dramatiques et ces décisions seront prises plus tard», a indiqué leur avocat, Me Louis Sayn-Urpar.
Au niveau pénal, «la jurisprudence est très partagée dans des cas assez similaires», a fait valoir le conseil. Au «civil, la responsabilité de l'instituteur à titre personnel ne peut pas être recherchée», a-t-il précisé, ajoutant que «la responsabilité de l'État» pouvait être «recherchée soit via une procédure civile soit une procédure administrative».
L'institutrice, âgée d'une quarantaine d'années et elle-même mère, est «très choquée», selon le procureur. Elle était «extrêmement bien notée par sa hiérarchie» et entretenait, selon l'avocat de la famille, de «bonnes relations avec la famille et l'enfant».
(L'essentiel Online/AFP)
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