En réponse au président du groupe PS, Jean-Marc Ayrault, qui accusait le gouvernement de faire un «nouveau cadeau» aux plus aisés avec la réforme de la fiscalité du patrimoine, M. Fillon a affirmé dans le brouhaha que, grâce aux choix du gouvernement, la France sortait «de la crise plus tôt que les autres avec 1,5% de croissance en 2010, 2% de croissance désormais assurée pour 2011 et même une prévision de l'OCDE à 2,2%». «C'est vrai, M. Emmanuelli, il y a un pays qui fait mieux que nous, c'est l'Allemagne. Et pourquoi l'Allemagne fait mieux que nous? Parce que l'Allemagne, sous le gouvernement (NDLR: social-démocrate) de M. Schroeder, a fait plus tôt les réformes que nous sommes en train de faire en ce moment», a poursuivi M. Fillon.
Une phrase accueillie par des protestations de M. Emmanuelli et un doigt d'honneur, furtif, visible durant la retransmission en direct par France 3 de cette séance de questions, ainsi que sur le site Internet de l'Assemblée nationale.
«Si ça a pu choquer, j'en suis désolé»
À l'issue de la séance, M. Emmanuelli a déclaré: «Je vous laisse fantasmer, je ne sais pas de quoi vous me parlez». Un peu plus tard, l'ex-président de l'Assemblée nationale a pris la parole dans l'hémicycle pour nier avoir fait un tel geste: «Je vois circuler une photo où, paraît-il, je fais un doigt d'honneur au Premier ministre. Je n'ai pas fait de doigt d'honneur au Premier ministre». «Si ça a été interprété comme ça, j'en suis désolé. Le président de l'Assemblée, qui, lui, a regardé l'ensemble de la vidéo - j'ai eu une discussion avec lui - partage mon avis. Maintenant, si ça a pu choquer, j'en suis désolé. Mais sachez que si j'ai quelque chose à dire à M. Fillon, ce ne sera pas par le biais d'un doigt d'honneur. Je suis encore assez grand et j'ai encore assez d'expérience pour lui dire ce que j'ai à lui dire sans faire des gestes inconvenants», a-t-il ajouté.
Dans un communiqué, le président de l'Assemblée, Bernard Accoyer (UMP), a toutefois indiqué que «le prochain bureau de l'Assemblée qui se réunira le 15 juin sera saisi de cette question». Cette instance dirigeante est la seule habilitée à prononcer, le cas échéant, des sanctions.
(L'essentiel Online/AFP)
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