"Nous pensons, nous espérons que cette mesure (lire ci-dessous) aura un impact positif sur les prix, et nous ne manquerons pas de la répercuter sur le prix à la pompe, bien sûr", a déclaré une porte-parole de Total. "La question est de savoir en combien de temps il faut que les stocks soient délivrés, ça ne peut pas se faire d'une heure à l'autre", a-t-elle ajouté. "On va rendre la baisse immédiatement applicable dès lundi" avec une réduction "de 1 à 3 centimes (par litre, ndlr) selon la rotation des stocks", a par ailleurs indiqué Michel-Edouard Leclerc, patron des centres du même nom. Le groupement vend 12% du gazole en France, a-t-il précisé.
Jeudi, les 28 pays membres de l'Agence internationale de l'énergie (AIE) ont annoncé leur décision de puiser 60 millions de barils dans leurs stocks "afin de répondre aux perturbations affectant l'approvisionnement en pétrole en provenance de Libye". Le ministre de l'Energie Eric Besson a demandé jeudi à Total et aux autres distributeurs de carburants de répercuter à la pompe l'impact de la décision de l'AIE.Immédiatement après l'annonce de l'AIE, les cours du brut ont perdu 7 à 8 dollars par baril et étaient vendredi environ 5 à 6 dollars en-dessous de leurs niveaux de mercredi, a rappelé Jean-Louis Schilansky, président de l'Union française des industries pétrolières (Ufip). "Cela correspond à une baisse de 2 à 3 centimes d'euro par litre si les prix du brut se maintiennent à ce niveau", a-t-il poursuivi. Cette baisse devrait selon lui se répercuter aux prix à la pompe "mécaniquement" dans le courant de la semaine prochaine. "L'ensemble du marché va répercuter cette baisse de prix si elle se maintient", a assuré M. Schilansky. "Que le ministre insiste, soit, mais c'est le mécanisme de fonctionnement du marché qui veut cela", a-t-il ajouté.
En revanche, a souligné le président de la fédération patronale, la décision de l'AIE "ne change pas fondamentalement l'équilibre offre/demande du marché". "Si la Chine continue à consommer comme elle le fait, les prix du brut repartiront à la hausse ou au moins se stabiliseront", a-t-il jugé. De la même manière, "à un moment donné, (les pays membres de l'AIE) devront restocker et racheter les 60 millions de barils" qu'ils vont introduire sur le marché, a rappelé M. Schilansky: "cela créera à ce moment une nouvelle tension sur le marché", a-t-il prévenu.
(L'essentiel Online/AFP)
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