Ces mesures figurent dans le catalogue de propositions pour le prochain budget de l'Union entre 2014 et 2020 présentées mercredi soir par Bruxelles. «Il y a de grandes chances que les syndicats appellent à un mouvement de grève», estime un fonctionnaire européen. Il est prévu de réduire de 5% les effectifs de toutes les institutions, agences et organes divers de l'Union européenne, qui emploient quelque 50 000 fonctionnaires au total. Et ce, afin de geler la part des dépenses administratives dans le budget (5,7%). Sans attendre le début du prochain budget en 2014, une réforme du statut des fonctionnaires est proposée.
Elle inclurait une augmentation du temps de travail hebdomadaire de 37,5 heures à 40 heures, un relèvement de l'âge de départ en retraite de 63 à 65 ans, ainsi que la réduction de divers avantages liés au statut «d'expatriés» dont jouissent les fonctionnaires à Bruxelles: les congés seraient revus en baisse l'imposition sur le revenu, très avantageuse aujourd'hui, en hausse. En outre, le mécanisme de calcul des revalorisations salariales va être revu pour les plafonner.
Les mieux payés à 17 000 euros
Ce système a été à l'origine l'an dernier d'une vive polémique entre la Commission et les gouvernements européens, qui s’est achevée devant les tribunaux. Les États ont jugé excessive une demande de Bruxelles d'une hausse de 3,7% en période d'austérité, la Commission affirmant ne faire qu'appliquer les règles.
Les revalorisations sont calculées mécaniquement sur l'évolution des salaires de la fonction publique de huit États (représentant 76% du PIB de l'UE) ainsi que sur l'inflation à Bruxelles.
Les fonctionnaires les mieux payés de l'UE perçoivent des salaires mensuels de base d'environ 17 000 euros. Ils démarrent en bas de l'échelle à 2 550 euros mensuels bruts, ce à quoi il faut ajouter diverses allocations dont une prime d'expatriation, puis déduire des cotisations sociales, un impôt très modéré sur le revenu payé au budget de l'UE et un prélèvement spécial de crise.
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