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Mardi, 13 Septembre 2011 15:00

L’intelligence artificielle d’IBM, Watson, décroche son premier vrai job

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Vous connaissez Watson ? Le programme d’intelligence artificielle qui a fait plier les ultra champions du jeu Jeopardy!. Après avoir fait ses preuves dans le monde du divertissement, le programme spécialisé dans l’analyse des questions posées en « langue naturelle » se lance dans une discipline bien plus sérieuse, les diagnostics médicaux. Dr. House bientôt au chômage ?

L’intelligence artificielle d’IBM, Watson, décroche son premier vrai job

Watson et Jeopardy!

Petit rappel pour ceux qui n’ont jamais entendu parler de ce fameux Watson. Watson, n’est pas un superordinateur, c’est simplement un programme installé sur 90 serveurs d’IBM et dont l’accent est porté sur la faculté à comprendre le langage humain parlé ou « langage naturel ».

C’est grâce à cette caractéristique et à ses capacité de recoupement des informations sur des bases de données de connaissances qu’il a remporté le trophée du jeu télévisé Jeopardy!. Le principe de ce jeu est simple, dans une catégorie déterminée le présentateur propose une réponse à une question que les candidats doivent retrouver. En fonction de la catégorie et de la difficulté de la question une somme d’argent est rapporté par le candidat. Celui accumulant le plus de gain pendant la première phase du jeu étant sélectionné pour la finale. Un exemple type pourrait être le suivant. La question du présentateur :

- C’est le monument le plus haut de Paris.

la réponse attendue :

-Qu’est-ce que la tour Eiffel ?

La compréhension du sens profond de la question est donc très importante puisque une toute petite variation comme :

- C’est l’architecte du monument le plus haut de Paris.

Amène à une réponse (une question donc !) totalement différente, dans ce cas : « Qui est Gustave Eiffel ? ». C’est donc à ce jeu que Watson a réussit à battre deux des plus grands champions américains de la discipline, prouvant la fiabilité du logiciel d’analyse de la sémantique (du sens) des phrases en langue naturelle. Pour les anglophones, si vous l’avez raté je vous recommande vivement la vidéo de l’émission.

Bien sur le programme qui se veut une vitrine de l’innovation chez IBM, a été exploité dans cette émission grand public a des fins publicitaires et pour prouver la potentielle supériorité de la machine sur des problèmes typiquement humains. Mais beaucoup de problèmes « plus sérieux » peuvent potentiellement être résolus par l’intelligence artificielle. Après quelques mois de re-configuration, notre ami Watson est prêt à se lancer dans un domaine autrement plus utile, le diagnostic médical.

Dr Watson vs Dr House

Dr House le célèbre personnage de la série télévisée du même nom et interprété par Hugh Laurie dont le métier est de diagnostiquer les patients dont la maladie est un mystère n’a qu’à bien se tenir. En effet, une technique classique de diagnostic médical, le diagnostic différentiel, peut s’apparenter au format du jeu « jeopardy! ». En effet pour déterminer la maladie d’un patient, le médecin dispose de certaines réponses : les symptômes et les observations (analyse de sang, scanner ou autres) du patient et il doit en déduire la maladie.

En langage jeopardy!  on pourrait donc avoir :

Ça se manifeste par une grande fatigue, une fièvre modérée, une altération de la formule sanguine et notamment une augmentation du taux de lymphocytes sans défaillance immunitaire.

Réponse  :

- Qu’est-ce que la mononucléose ? (Je dis ça j’en sais rien, ces symptômes correspondent peut-être aussi à d’autres choses, je ne suis pas médecin mais je pense que c’est le principe :) )

Bref en blindant les serveurs de Watson de toutes les encyclopédies médicales connues à ce jour, le diagnostic différentiel, basé sur les descriptions du patient et les résultats des éventuels tests, devrait être possible en un temps record. C’est dans ce cadre que le Wall Street Journal révèle que IBM et la société d’assurance santé WellPoint sont tombé d’accord pour que Watson « aide à suggérer des options de traitements et des diagnostics aux docteurs ».

Cette nouvelle avancée, si elle est une réussite posera certainement bon nombre de questions éthiques dans l’avenir, par exemple, jusqu’où laisserons-nous un ordinateur qui est par définition objectif prendre des décisions pour des vies humaines ? Sera-t-on amenés un jour à entrer toutes les données sur un patient dans un état critique et laisser un « Watson-like » décider de le débrancher ou non ?

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