Beaucoup ne s’attendaient pas à un succès aussi rapide et aussi important. Pourtant, Kickstarter vient d’enregistrer après seulement un peu plus de deux ans d’existence sa millionième contribution. Mais revenons sur les avantages pour les créateurs et les bénéfices pour les contributeurs dont peuvent se réjouir les participants.
L’accroche est assez simple…
« Et si vous aviez été sur la mailing list de Robert Capa ? Maintenant, imaginez que vous l’ayez envoyé en reportage. » Le site américain Emphas.is a fait de cette idée son accroche. » ( le monde du 11 mars 2011)
« Qui n’a jamais rêvé de pouvoir rencontrer le futur Robert Doisneau, Henri Cartier-Bresson ou encore Jeff Koons et Picasso à l’aube de leur carrière et de pouvoir contribuer à leur ascension artistique en devenant leur « producteur» ou leur commanditaire ? Qui n’a jamais rêvé de pouvoir assister à l’éclosion d’un futur grand artiste, de pouvoir découvrir ses premières œuvres et de se les offrir en avant-première.
Évidemment rien n’est magique, il est nécessaire d’avoir un projet fédérateur, de bien communiquer et de bien récompenser ses souscripteurs.
Mais quelle meilleure façon de motiver, de créer le buzz (comme on aime le dire aujourd’hui) si ce n’est qu’en allumant « l’étincelle » du désir, qu’offrir un coup de projecteur sur un projet naissant et encore fragile.
« Une nouvelle voie pour découvrir, financer et suivre les bonnes idées »
Je mets en valeur souvent dans mes articles, le site américain Kickstarter. Non pas parce que j’ai des actions, mais parce que je pense qu’il est le meilleur représentant de cette nouvelle vague par le nombre de projets financés (ils viennent de dépasser la barre symbolique des 10 000 projets financés) et la création d’une vraie communauté de contributeurs, même si et c’est le hic, il n’est pas encore ouvert aux « Frenchies », il faut un compte américain. Ceci dit, les sites français même s’ils n’ont pas encore la résonance du site américain, n’ont rien à envier en terme de qualité, alors n’hésitez pas à y jeter un œil, avant de vouloir que votre projet traverse l’atlantique.
Un site comme Kickstarter a réussi à devenir un point de rencontre évident et peu coûteux, entre un public en quête de contenus culturels et des créateurs en quête de financements. Comme le dit son slogan la plateforme est devenue : « la nouvelle voie pour découvrir, financer et suivre les bonnes idées », lorsque l’on a une bonne idée, on va sur Kickstarter et lorsque l’on souhaite connaître les bonnes idées, l’on s’y rend également. Ils mettent en pratique ainsi l’idée de mutualisation des dépenses de rencontre du public : lorsqu’un projet réussi sa collecte, sa notoriété, sa réussite rejaillit sur les autres. La réussite de Kickstarter ouvre des perspectives, offre de la lumière dans ce ciel assombrit. Nous pouvons imaginer en réussissant à déplacer le centre de gravité de financement à passer d’un système où quelques stars assurent la plus grande quantité des ventes, à un système plus équitable où des ventes suffisantes sont assurés pour une plus grande quantité d’artistes. C’est aussi pour le public, la fin de la dictature marketing des grands studios et majors, qui vous dit quoi aimer, sur la plateforme, les choix sont transparents, vous savez à qui ils ont donné et pourquoi, l’interaction se fait sans intermédiaire.
Quels sont les bénéfices pour les contributeurs ?
Tout d’abord, il y a une dimension humaine très importante. Ces plateformes favorisent la création de liens, donnent de la valeur aux échanges entre le porteur de projet et le contributeur. Ce qui peut paraître comme une idée simple est une vraie évolution pour la médiation artistique et une forme de réhabilitation pour les anciennes formes de souscription
Des retours non financiers mais ludiques et fun
Comme on a pu le développer, la satisfaction personnelle d’avoir contribué à la création artistique joue un grand rôle, mais ne peut être suffisante pour faire de ce modèle innovant. Pouvoir en retour bénéficier d’un retour concret et tangible est aussi très important, pour que la relation puisse s’inscrire véritablement dans cette stratégie « gagnant – gagnant. »
Quelles peuvent être donc ces contreparties ?
Elles sont définies par et avec l’artiste au moment de la présentation de son projet et varient selon le montant de la contribution. Evidemment, plus la contribution est importante, plus la contribution (packers en anglais) est intéressante.
Celles-ci ne sont pas limitées, l’artiste peut imaginer ce qu’il souhaite pour attirer l’attention de ces futurs mécènes. N’ayez pas peur, laissez libre cours à votre imagination, c’est le moment. Donnez envie de partager votre univers.
Si nous mettons de côté les propositions plus farfelues, nous pouvons identifier quelques contreparties types :
- Multiples (lithographie, DVD, tirages photos)
- Accès privilégié (avant-première, inauguration, film en streaming)
- Catalogue, vidéo de l’exposition
- Master class, rencontre avec l’artiste, concert privé
- Commande d’une œuvre, participation au tournage, place privilégié comme figurant
Mais le plus simple est encore d’aller sur les différents sites, pour découvrir les meilleures contreparties pour soit vous les procurer ou vous en inspirer.
A qui s’adressent ces sites ? Du côté du porteur du projet ?
Est-ce que mon projet est finançable ?
Il est facile de comprendre l’intérêt qu’ont les porteurs de projet à présenter leurs projets sur ce type de plateforme. Il réalise non seulement leur œuvre ou leur projet, qui sont souvent des rêves, tout en conservant l’intégralité des droits d’auteur et d’exploitation.
Beaucoup de créateurs sont sceptiques quant à leur capacité à rassembler à réussir à animer une campagne de crowdfunding. Quelques règles à observer avant de présenter son projet.
- Un objectif réaliste (viser le minimum vital pour la réalisation en espérant pouvoir bénéficier d’un petit bonus)
- Présenter un projet auquel le public peut s’identifier
- Y voir un moyen de tester la demande du public
Pourquoi les internautes participent-ils ?
(Témoignage tiré du site américain emphas.is et recueilli sur le site photoshelter)
Un des aspects les plus importants, mais assez peu entendu, ce sont les raisons qui poussent les internautes à participer ou à contribuer à un projet spécifique.
A partir d’un guide très intéressant produit par l’agence américaine de création de site web ( Photoshelter ), j’ai synthétisé trois moteurs principaux ( je n’y inclue pas le soutien des proches, qui est évidemment à la base de toute réussite de collecte) :
- L’attractivité : On a apprécié la qualité du projet et l’on souhaite permettre à l’artiste de le réaliser.
- La discussion je suis moi-même artiste et je souhaite me rapprocher de l’artiste et suivre son travail et mieux appréhender son style et son processus créatif.
- L’engagement en faveur de projets de qualité, qui peuvent faire évoluer les mentalités, favoriser une prise de conscience.
Je vous invite évidemment à consulter directement les témoignages sur le site et à donner vos propres raisons dans les commentaires.
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