Article proposé par Nicolas Lecointre, étudiant en informatique à l’UTBM (Belfort), addict au café, et intéressé par tout ce qui bouge du côté des technologies. Vous pouvez le suivre sur Twitter : @nlecointre.
Trente ans après la création de son premier ordinateur personnel, le géant américain ne semble pas à court d’idées en matière d’innovation. La semaine dernière (jeudi 18 août), Big Blue a en effet exposé sa dernière technologie au reste du monde : une puce capable d’imiter le fonctionnement du cerveau humain.
Son nom ? SyNAPSE (comprenez Systems of Neuromorphic Adaptive Plastic Scalable Electronics). Ce n’est pas par hasard qu’IBM a choisi un tel acronyme pour son nouveau-né, les synapses correspondant aux zones de contact fonctionnelles (connexions) entre deux neurones.
Deux puces prototypes ont été fabriquées à ce jour. Sous ces précieux microprocesseurs gravés en 45 nanomètres se trouve l’équivalent de 256 neurones. Le premier est doté de 262 144 synapses programmables, et le second de 65 536 synapses d’apprentissage. Elles font appel au concept d’informatique cognitive, et IBM affirme que les ordinateurs équipés de cette technologie ne seront pas programmés de la même manière que ceux que nous connaissons aujourd’hui.
Ces composants ne correspondent qu’à la première phase du projet, soutenu (et donc grandement financé) par l’agence de recherche et développement de l’armée américaine (DARPA), et épaulé par plusieurs universités américaines. IBM souhaite en effet être capable, sur le long terme, de produire un système électronique regroupant dix milliards de neurones électroniques et cent mille milliards de synapses – à noter que le cerveau humain contient plus de cent milliards de neurones connectés par un million de milliards de synapses.
Reste à prouver la véritable utilité de cette découverte. Il se pourrait en effet que l’utilisation de ces puces ne soit pas aussi efficace que celle des puces conventionnelles. La firme annonce cependant qu’il leur serait possible de percevoir, d’agir et de comprendre, permettant par exemple de gérer des stocks de produits frais grâce à leur pseudo-sens de l’odorat, de déclencher des alertes au tsunami, ou encore d’analyser votre comportement et votre humeur…
Un projet assez impressionnant, déjà lancé sur sa deuxième phase, mais qui peut faire froid dans le dos si l’on pense que notre propre cerveau ne serait utilisé qu’à 10 pourcent de ses capacités.
Ces petits bijoux technologiques constitueraient-ils un pas de plus vers l’ère des robots et l’application des célèbres lois d’Asimov ? Affaire à suivre !
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