Dans le cadre de la stratégie 2020 de l'Union européenne, le gouvernement luxembourgeois prévoit de sortir une personne sur vingt-quatre de la pauvreté. «Une plaisanterie!», selon le député de La Gauche, André Hoffmann, qui souhaitait impliquer la Chambre des députés dans la lutte contre la pauvreté et les inégalités par la création d'un observatoire. Parler de pauvreté dans un pays riche peut ressembler à une mauvaise blague.
Pourtant, c'est bien 75 000 personnes qui vivent sous le seuil de pauvreté au Luxembourg (1 588 euros/mois). Mais au final, ceux qui ont pris le moins au sérieux cet après-midi de débats au Parlement ont été les députés eux-mêmes, restés peu nombreux dans l'hémicycle. Si ces dernières années la pauvreté continue de croître pour concerner près de 15 % de la population en 2009, la situation n'a pas été jugée alarmante par la ministre de la Famille, Marie-Josée Jacobs (CSV). Les députés ont tour à tour appuyé sur le manque de moyens des offices sociaux, sur la paupérisation des familles monoparentales ou l'augmentation de la précarité énergétique des ménages.
Elle se bornait à dire que le Luxembourg était déjà doté d'instruments de lutte contre la pauvreté. «Les efforts se poursuivent», a-t-elle ajouté, citant des projets de loi comme celui luttant contre le décrochage scolaire. Elle a aussi indiqué que «30 % des transferts sociaux» étaient destinés à la lutte contre les inégalités.
Patrick Théry
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