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Wednesday, 22 December 2010 11:19

Justice américaine La peine de mort continue à reculer

Parallèlement, le nombre de condamnations à mort est resté stable par rapport à l'année dernière, avec 114 sentences prononcées contre 112, mais dégringole de 64% par rapport à 1996. Que ce soit les préoccupations sur le coût très onéreux de la peine de mort au moment où les budgets des Etats sont grevés, ou sur les risques d'exécuter un innocent, ou encore les inégalités, le pays continue de se détacher de la peine de mort en 2010», s'est félicité Richard Dieter, directeur du DPIC.

Les tendances générales

restent les mêmes: le Texas est loin en tête avec 24 exécutions en 2010, la Californie continue de battre les records de condamnations à mort (29 en 2010) sans avoir exécuté personne depuis cinq ans et l'écrasante majorité des exécutions et des sentences interviennent dans des Etats du Sud des Etats-Unis. Faits plus rares cette année, Ronnie Gardner a choisi de mourir sous le feu d'un peloton d'exécution dans l'Utah (ouest) et une femme, Teresa Lewis, a reçu l'injection mortelle en Virginie (est) malgré ses déficiences intellectuelles.

Pénurie d'anesthésiant

L'année 2010 a également été marquée par une situation inédite dans l'histoire moderne de la peine de mort aux Etats-Unis: l'anesthésiant thiopental, validé par la Cour suprême pour endormir les condamnés avant de leur administrer les deux produits mortels, est en rupture de stock depuis la fin de l'été et au moins jusqu'à début 2011.

Certains Etats ont reporté leurs exécutions mais d'autres ont usé du système D. Le 14 octobre, l'Oklahoma a emprunté une dose à l'Etat voisin de l'Arkansas et le 16 décembre, il a troqué le thiopental pour du pentobarbital, un anesthésiant utilisé pour euthanasier les animaux. Quant à l'Arizona, il a exécuté le 27 octobre un condamné à l'aide de thiopental importé et avec la bénédiction de la Cour suprême, en refusant jusqu'au dernier moment de divulguer le pays d'origine du produit, qui s'est révélé être la Grande-Bretagne.

Risque d'erreurs judiciaires

Pour expliquer le recul de la peine de mort, le DPIC rappelle dans son rapport annuel un sondage qu'il a publié à la mi-novembre: 71% des personnes interrogées voyaient dans la possible innocence d'un condamné à mort la justification la plus criante d'une abolition. Plusieurs scandales ont ainsi secoué le Texas cette année, dont le cas de Claude Jones, exécuté en 2000 sur la base d'un cheveu retrouvé sur la scène du crime et qui n'était pas le sien selon des tests ADN réalisés en 2010. Mais le coût reste une des raisons les plus souvent invoquées pour expliquer que la population américaine se désintéresse davantage de la peine de mort.

«De nombreux Etats commencent à avoir un regard pragmatique sur la peine de mort et réfléchissent à son prix par rapport à son efficacité», explique le DPIC. Selon le même sondage, une majorité des personnes interrogées range la peine de mort au dernier rang des priorités qu'elles voudraient voir leur Etat adopter.

Lors des élections de novembre, «des candidats qui avaient émis des doutes sur la peine de mort ont été élus dans tout le pays», constate M. Dieter. «Etre contre la peine de mort est une posture politique acceptable pour candidats et les élus», ajoute le spécialiste.

L'essentiel Online/AFP

Authors: L'essentiel

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Last modified on Tuesday, 30 November 1999 01:00
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