Cette piste du «diable» a été dans un premier temps avancée par le parquet sur la foi du témoignage de Francisco Constantin, l'homme qui a assuré aux enquêteurs avoir été pris pour Satan alors qu'il se rendait nu pour donner un biberon à un enfant. Selon lui, la famille l'aurait alors fait fuir avec un couteau, criant «on va te tuer, on va te tuer», le blessant à la main. Mais ce scénario est battu en brèche par plusieurs autres témoignages «contradictoires» d'occupants de l'appartement, dont certains restaient hospitalisés samedi, a expliqué Michel Desplan.
Il les aurait menacé
Ils tendent à renforcer la thèse d'une violente dispute familiale qui a dégénéré. Selon eux, vers 4 heures du matin, Francisco serait entré dans une chambre de l'appartement où étaient regroupés ses trois belles-sœurs, un beau-frère et cinq enfants. «Armé d'un couteau», il les aurait «menacés et incités à sauter par la fenêtre», selon le procureur.
Une bagarre s'en serait suivie avec une belle-sœur, Eurydice, et un beau-frère, Benjamin Kawa. «Dans une peur panique, poursuit Michel Desplan, les protagonistes de l'affaire auraient préféré quitter les lieux en sautant par la fenêtre. «L'une des belles-sœurs dont l'enfant se trouvait accroché à elle par un vêtement, aurait alors entraîné son enfant dans le vide, provoquant sa mort. Cette version est notamment celle d'Eurydice et de Benjamin, qui ont été mis en examen pour «violences volontaires avec arme».
Francisco a été mis en examen pour «coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner». Le parquet a requis le placement en détention de Francisco et de Benjamin et un placement sous contrôle judiciaire de la femme. L'enquête sur cette affaire dont «on ne connaît pas l'entière vérité» selon Michel Desplan, a été confiée à la sûreté départementale des Yvelines ainsi qu'au commissariat d'Elancourt. Elle devra notamment expliquer pourquoi, lors de cette soirée, auraient été prononcés selon des témoins des phrases à connotation religieuse, notamment par une femme qui venait de sauter : «Au nom de Jésus!» et «Remercions Dieu pour cette journée».
L'essentiel Online avec AFP
Authors: L'essentiel