«Il apparaît que les éléments de mortalité sont confirmés sur les premiers mois de 2010», a ajouté M. Grall. Pour les opérations de remplacement de valves cardiaques, la mortalité est passée de de 19% en 2009 à 21% en 2010 pour un niveau d'activité identique, alors que la moyenne nationale est de 6,9%. Au lendemain de la fermeture, le chef du service de chirurgie cardio-vasculaire et thoracique du CHR Bon-Secours, le Dr Pierre-Michel Roux, avait justifié cette surmortalité élevée par «la prise en charge de malades à très haut risque chirurgical». «Refuser d'opérer ces malades aurait en effet amélioré les statistiques (de mortalité, ndlr) du service. Mais nous avons fait le choix d'opérer des patients et non des statistiques», avait-il déclaré.
De nombreux dysfonctionnements
Le directeur de l'ARS a énuméré une liste de dysfonctionnements constatés dans le pré-rapport: recours systématique à la chirurgie à l'exclusion d'autres traitements, multiplications des actes chirurgicaux lors d'une même opération conduisant à des interventions anormalement longues, importance des chocs septiques ou turn-over élevé des praticiens et absences de procédures communes. «Il y avait par ailleurs de graves irrégularités sur l'activité privée, avec une opacité quant à la réelle information éclairée des patients: nous avons constaté un processus de réalisation qui apparaît non réglementaire,voire illégal», a souligné M. Grall.
Alors que le seuil minimal nécessaire pour maintenir le service avait été atteint en 2009, «les experts de la mission ont fait remarquer que l'ensemble de la dynamique était dans la recherche de l'accroissement de l'activité», a-t-il poursuivi.
Le service devrait toutefois reprendre ses activités «dans les prochaines semaines avec une nouvelle équipe de praticiens qualifiés et reconnus», a-t-il indiqué, précisant que «les personnels de l'organisation ne sont pas en cause». Le rapport définitif de la mission d'expertise, menée par deux chirurgiens cardiaques et un anesthésiste, devrait être connu dans deux mois.
L'essentiel Online avec AFP
Authors: L'essentiel