La déclaration «condamne les violations généralisées des droits de l'homme et l'usage de la force contre les civils par les autorités syriennes». C'est la première fois que le Conseil de sécurité se prononce sur la Syrie depuis le début des manifestations contre le régime de Bachar al-Assad le 15 mars.
Cette déclaration, moins contraignante qu'une résolution, ne comprend aucune référence à une enquête du Conseil des droits de l'homme de l'ONU sur la répression menée par le gouvernement syrien, comme l'avaient réclamé la Grande-Bretagne, la France, l'Allemagne et le Portugal. Elle souligne néanmoins que «les responsables des violences devront rendre compte de leurs actes».
Elle demande en revanche aux autorités syriennes de «mettre immédiatement fin à toutes les violences» et engage «toutes les parties à faire montre de la plus grande retenue et à s'abstenir d'exercer des représailles».
Un projet de résolution déposé par la Grande-Bretagne, la France, l'Allemagne, le Portugal, et appuyé par les États-Unis s'était heurté à la menace de veto de la Russie et de la Chine. Soutenues par plusieurs autres pays comme le Brésil et l'Inde, la Chine et la Russie craignaient que cela n'entraîne une intervention militaire, comme ce fut le cas en Libye. L'aggravation des violences le week-end dernier, et les informations faisant état de chars gouvernementaux encerclant Hama, l'un des bastions de la contestation, ont finalement poussé dans le sens d'un accord, obtenu après trois jours de discussions au siège de l'ONU à New York. Les derniers changements dans la formulation du texte de la déclaration ont conduit la Russie à lever ses objections. Son ambassadeur Vitali Tchourkine a jugé la nouvelle version «équilibrée».
Le texte exhorte en outre les autorités syriennes à «respecter pleinement les droits de l'homme et à se conformer aux obligations que leur impose le droit international». La déclaration réclame enfin que le régime de Bachar al-Assad «remédie à la situation qui règne sur le plan humanitaire dans les zones en crise» et «coopère pleinement» avec le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme.
(L'essentiel Online/AFP)
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