Depuis plusieurs semaines, le gouvernement dominicain a mis en œuvre des mesures sévères pour prévenir le développement de cette maladie extrêmement contagieuse, renforçant sa présence militaire à la frontière afin de limiter l'entrée des Haïtiens ainsi que les échanges commerciaux avec le pays voisin.
Deuxième journée des troubles
En Haïti même, des heurts ont opposé des jeunes manifestants et des soldats de la force de maintien de la paix de l'ONU (Minustah) pour la deuxième journée consécutive. Au Cap-haïtien, la deuxième ville du pays, des jeunes ont lancé des pierres et des bouteilles contre des véhicules des casques bleus.
Des heurts avaient éclaté lundi dans cette ville ainsi qu'à Hinche, faisant deux morts et quatorze blessés à Cap-Haïtien et six blessés parmi les soldats de l'ONU à Hinche. L'ONU a reconnu lundi avoir tiré, en état de légitime défense, sur un homme qui est décédé. Le président René Préval a lancé mardi soir un appel au calme. Dénonçant des groupes qui chercheraient à attiser les troubles, il a appelé à «maintenir la solidarité avec les autorités nationales et la communauté internationale».
«Motivation politique»
Cependant, le maire de Cap-Haïtien, en déplacement en France, a exigé que «ceux qui ont massacré la population» soient identifiés et punis. Les casques bleus «avaient les moyens de se protéger des pierres jetées par les manifestants. Les militaires sont là pour créer la paix pas pour donner la mort», a-t-il dénoncé. A Hinche, des casques bleus népalais, accusés par une partie de la population d'avoir propagé la bactérie tueuse, avaient été la cible de jets de pierre lors d'un rassemblement de quelque 400 personnes.
Une rumeur affirme que les fosses septiques d'une base de l'ONU située près de Mirebalais, où beaucoup de soldats népalais sont stationnés, sont à l'origine de l'épidémie. Des tests effectués auprès des soldats prouvent qu'ils n'ont rien à voir avec l'épidémie, a assuré à l'AFP Ramindra Chhettri, porte-parole de l'armée népalaise, qui a renforcé la protection de son millier de casques bleus travaillant dans le pays.
La Minustah a dénoncé lundi dans un communiqué «une motivation politique» derrière les incidents qui aurait pour but de créer «un climat d'insécurité» à l'approche des élections présidentielle et législatives du 28 novembre. Fin octobre, un centre de traitement du choléra de Médecins sans Frontières à Saint-Marc avait été attaqué par des manifestants qui redoutaient une propagation de l'épidémie.
L'essentiel Online/AFP
Authors: L'essentiel