C'est la première fois que des véhicules militaires de cette taille, des transports de troupes blindés dotés de mitrailleuses de calibre .50, sont utilisés depuis la création en 2007 des Unités de police pacificatrice («Upps») destinées à rétablir la paix et les services de l'État dans les favelas contrôlées par les trafiquants.
Narcotrafiquants regroupés
Des colonnes de fumée s'échappent de la favela où des véhicules ont été incendiés, d'après des images de télévision, mais aucun affrontement n'a été signalé jusqu'ici pour la journée de jeudi. L'objectif est de «reprendre (le contrôle du) territoire, qui a été investi par le trafic», a déclaré un porte-parole de la police militaire à la chaîne TV Globo. Il a précisé que les mitrailleuses de gros calibre installées sur les blindés ne seraient pas utilisées. Les blindés, pilotés par des soldats de la Marine, peuvent «franchir n'importe quel obstacle sur leur passage», a-t-il ajouté. 17 500 hommes sont «en état d'alerte» dans la ville, a annoncé la police militaire.
Des narcotrafiquants se sont regroupés à Vila Cruzeiro, après l'installation des «Upps» dans 13 favelas de Rio d'où ils ont été expulsés, dit-on de même source. Les autorités affirment que ces violences des «narcos» sont une riposte à la création de ces «Upps». «Je crois que c'est encore un peu tôt pour l'affirmer. Le secrétariat à la Sécurité (de l'Etat de Rio) est encore en train d'enquêter», a cependant déclaré à l'agence officielle Brasil Doriam Borges, membre du laboratoire d'analyse de la violence de l'Université de Rio.
Transfert des leaders présumés
D'après les services de renseignement, deux grandes factions rivales de narcotrafiquants ont conclu une trêve pour s'unir et tenter de déstabiliser ces unités, a dit le secrétaire à la Sécurité de l'Etat, José Mariano Beltrame. Il s'agirait du Comando vermelho et de l'ADA («amis des amis») qui dominent les deux plus grandes favelas de Rio, celles de la Rocinha (sud) et du Complexo do Alemao (nord).
Dix prisonniers, tous trafiquants de drogue, incarcérés à Rio et accusés de commander ces attaques, ont été transférés dans la nuit de mercredi à jeudi vers des prisons de sécurité maximale de l'Etat du Parana (sud) et de l'Etat amazonien de Rondonia (nord) à des milliers de kilomètres de Rio.
Les chars se postent à l'entrée de ma favela
Authors: L'essentiel