«Ce qui est arrivé était craint depuis le début des négociations du plan social, en juillet dernier, indique Léon Jenal, syndicaliste de l'OGBL en charge du dossier. Cette société a de gros problèmes de liquidités, depuis ses débuts. L'actionnaire principal, le banquier russe Pugachev, est criblé de dettes et les actionnaires minoritaires, au rang desquels la famille Stock et Charles Ruppert ne peuvent assumer seuls la charge de cette chaîne.»
«Au vu de l’état des finances, rien n’est gagné»
Au final, ce seront donc les salariés qui vont payer les pots cassés de cet imbroglio financier. «Cette situation correspond au pire que l'on puisse imaginer pour le personnel», s'indigne Léon Jenal. Seule solution maintenant pour les 37 personnes mises sur le carreau, tenter de bénéficier des garanties d'État. Autrement dit le minimum accordé par la loi luxembourgeoise dans les cas de faillite d'entreprise.
Une réunion entre le curateur de la société et l'OGBL devra d'ailleurs avoir lieu mercredi. Mais là encore, les choses s'annoncent ardues. «Le curateur chargé de gérer la liquidation définitive de la société n'était pas au courant du plan social signé au mois d'août, indique le syndicaliste. Notre objectif va désormais d'inclure les 13 nouvelles personnes licenciées dans le plan social. Mais au vu de l'état des finances, rien n'est gagné.»
Du côté des salariés, joints par L'essentiel Online, l'amertume était palpable. «On s'attendait tous à ce genre de situation. Mais ce qui me dégoûte le plus, c'est l'attitude cynique de certains dirigeants qui sont venus quelques jours seulement avant la mise en faillite pour savoir comment nous allions, raconte un salarié de la chaîne, sous couvert d'anonymat. On dit souvent que dans un voyage, c'est le trajet qui compte. Pour ma part, j'ai hâte que ce voyage se termine.»
Jean-Michel Hennebert/L'essentiel Online
Authors: L'essentiel