Le président du PS a rédigé une note préparant une régionalisation accrue des institutions belges, un assainissement des finances publiques, des réformes de société (justice, immigration...) et une réduction des droits politiques des francophones vivant dans la banlieue de Bruxelles, située en Flandre. M. Di Rupo, nommé «formateur» du gouvernement par le roi des Belges Albert II, le 16 mai, a depuis lors travaillé dans le plus grand secret. Son document, d'une centaine de pages, devait être dévoilé lors d'une conférence de presse prévue à 17h.
Elio Di Rupo.Les principaux partis politiques auront alors quelques jours pour dire s'ils estiment que cette note est une «base suffisante» pour reprendre les négociations, pratiquement à l'arrêt depuis 10 mois. Pour le président du PS, 59 ans, le défi est énorme.
«5 à 10%» de chances de réussir
Après les élections législatives du 13 juin 2010, il a déjà tenté durant deux mois (juillet et août) de jeter les bases d'un accord, mais avait échoué en raison de profondes divergences entre Flamands et francophones. Depuis lors, aucune avancée majeure n'a été engrangée.
Fin juin, M. Di Rupo ne s'était donné que «5 à 10%» de chances de réussir. S'il remporte toutefois son pari en relançant les négociations et en obtenant un accord à l'automne, la récompense pourrait également être de taille, puisque Elio Di Rupo deviendrait le premier francophone à diriger un gouvernement en Belgique depuis les années 1970. L'attention se portera principalement sur la réaction aux propositions de M. Di Rupo du principal parti du royaume, l'Alliance néo-flamande (N-VA), une formation indépendantiste qui a gagné les élections côté néerlandophone et qui n'a jusqu'ici pas démontré sa capacité à faire des compromis. Il faudra également voir si les francophones acceptent les probables concessions aux thèses flamandes inscrites dans le texte.
(L'essentiel Online/AFP)
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