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Wednesday, 10 August 2011 08:00

Echauffourées à Manchester Des jeunes mettent le feu à Manchester

Echauffourées à Manchester Des jeunes mettent le feu à Manchester

Troisième ville du pays, Manchester, dans le nord-ouest, semblait la plus touchée. Une cinquantaine de personnes ont été interpellées. Le chef adjoint de la police locale Garry Shewan a évoqué une intensité qu'il «n'avait jamais observée auparavant (…). Des centaines de jeunes encagoulés ont affronté et lancé des projectiles sur les policiers antiémeutes, brisant des vitrines, pillant, mettant le feu à des magasins et des voitures. «Nous avons été attaqués plusieurs fois», selon Glen Barkworth, gérant du principal centre commercial de Manchester. «J'ai vu deux magasins attaqués, pillés, incendiés. (...) C'était surréaliste», a-t-il ajouté.

À une quarantaine de kilomètres, à Liverpool, 200 jeunes ont bombardé la police de projectiles et causé des dégâts. 35 personnes ont été interpellées. Des incidents mineurs ont encore été signalés à Reading, Oxford et Milton Keynes, à une cinquantaine de kilomètres à l'ouest et au nord-ouest de Londres. La capitale est restée globalement calme, après le déploiement de 16 000 policiers contre 6 000 la veille. Mais une forte tension était perceptible: de nombreux magasins avaient fermé plus tôt que prévu et à Canning Town, quartier très défavorisé de l'est de la capitale, la police faisait face à des groupes de jeunes, sans affrontement.

«Assez vieux pour être punis

Depuis samedi, 768 personnes ont été arrêtées et 111 policiers blessés à Londres, dans les pires violences depuis plus de 20 ans. Les émeutes, qui ont démarré samedi soir dans la capitale, ont fait leur premier mort mardi. Un homme de 26 ans, blessé par balle au cours de violences dans la capitale lundi, a succombé à ses blessures. Pour la deuxième nuit consécutive, d'autres incidents ont éclaté dans la deuxième ville du pays, Birmingham (centre), et sa banlieue: à West Bromwich, 200 personnes derrière des barricades ont lancé des projectiles sur les forces de l'ordre, brûlé véhicules et magasins, et à Wolverhampton des magasins ont également été pillés. 109 personnes ont été arrêtées. À Nottingham (centre), un commissariat a été incendié à coups de cocktails molotov. «Au moins huit personnes ont été arrêtées» pour cet incident, et plus de 90 au total dans la ville, selon la police.

David Cameron a lancé mardi un message de fermeté depuis le perron de Downing Street. «La population ne doit avoir aucun doute sur le fait que nous ferons tout ce qui est nécessaire pour rétablir l'ordre dans les rues et les rendre sûres pour ceux qui respectent la loi», a assuré le chef du gouvernement, rentré précipitamment de vacances. «Si vous êtes assez vieux pour commettre de tels crimes, vous êtes également assez vieux pour être punis», a-t-il menacé les jeunes émeutiers, dont certains n'ont qu'une dizaine d'années. Le Premier ministre a aussi annoncé la convocation d'une session extraordinaire du Parlement jeudi, et présidera mercredi une nouvelle réunion d'urgence du gouvernement. Un recours à l'armée est pour l'instant exclu, même si les émeutes s'étendent dans le pays face à des policiers visiblement débordés.

«Nous sommes très, très en colère»

Les images d'immeubles calcinés et de magasins pillés tournaient à nouveau en boucle sur les chaînes de télévisions britanniques dans la nuit de mardi à mercredi, une publicité dont se serait bien passée la capitale à un an des jeux Olympiques. Signe de la tension, le match amical de football Angleterre - Pays-Bas prévu mercredi à Londres a été annulé. Berlin, Rome, Paris, La Haye, Lisbonne et Madrid ont donné des consignes de prudence à leurs ressortissants séjournant au Royaume-Uni.

Les premiers troubles avaient éclaté samedi dans la foulée d'une manifestation réclamant «justice» après la mort d'un homme de 29 ans, Mark Duggan, tué d'une balle dans la poitrine lors d'un échange de coups de feu avec la police. Une enquête menée par une commission indépendante a conclu mardi qu'il n'y avait «pas de preuve à ce stade» que le jeune homme avait ouvert le feu. «Nous sommes dégoûtés», a réagi la famille de la victime. «Nous sommes très, très en colère, et nous voulons des réponses de la police» pour savoir «pourquoi il a été tué». Pour décourager les émeutiers, la police a publié les photos de fauteurs de troubles prises par les caméras de surveillance et suit les réseaux sociaux qui servent de relais aux émeutiers. Elle a également demandé aux parents de surveiller leurs enfants le soir.

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Last modified on Tuesday, 30 November 1999 01:00
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