À l’occasion de la présentation du bulletin 2011 de la BCL, Yves Mersch tire la sonnette d’alarme: avec 3,6% d’inflation en glissement annuel en février, les coûts salariaux explosent au Luxembourg. +37% depuis 2000 alors qu’en Allemagne, la hausse n’est que de 8%, en France, 23% et en Belgique 25%. En bref, la hausse au Luxembourg est comparable à celle de la Grèce (36%), de l’Irlande (23%) ou du Portugal (25%), exemples de pays en graves difficultés financières.

Si rien n’est fait, selon lui, les salaires seront indexés trois fois en un an : octobre 2011, mars et octobre 2012. Ce qui accentuera encore davantage la désindustrialisation du pays : «la part de l’industrie manufacturière dans la valeur ajoutée totale est passée de 13,7 à 6,5% (de 1995 à 2009)» explique-t-il, ce qui contribue au maintien d’un chômage structurel fort.

Inquiétude pour les pensions

Un remède? Il propose notamment que «le mécanisme d’indexation des salaires soit réformé - un indice de référence expurgé du prix des produits pétroliers pourrait constituer une piste prometteuse – voire même aboli», écrit-il dans l’édito du bulletin de la BCL.

Outre l’inflation, Yves Mersch s’est dit inquiet pour la réforme des pensions. S’il s’est bien gardé de réagir «à chaud» à la réforme présentée par le ministre de la Santé jeudi dernier, il s’est dit sceptique quant à l’optimisme du ministre qui table sur une croissance du PIB de 3%. Le directeur de la BCL indique en effet qu’elle ne sera que de 2,8% en 2011.

(L'essentiel Online)