La cinquantaine discrète, Wolfgang Krause a vu changer Prenzlauer Berg. Artiste depuis toujours (www.ozwei.net), il n'a jamais quitté son quartier, qu'il aime et que, forcément, il châtie bien.

Concerts, cinéma, architecture: la culture au coin de la rue KulturBrauere - Érigé en 1885, ce complexe de briques rouges abrite un melting-pot culturel impressionnant, entre concerts (Tim Robbins et son groupe y étaient en octobre dernier), multiplexe cinéma (avec films en v.o.), danse, théâtre et soirées thématiques (salsa, jazz, électro, il y en a pour tous!).
Complexe culturel
Schönhauser Allee 36.
www.kulturbrauerei-berlin.de Lichtblick Kino - Une salle de cinéma aussi grande qu'une boîte d'allumettes, ça attire l'œil... La programmation se veut à l'image de l'histoire du quartier, avant-gardiste, surréaliste, alternative. Une atmosphère décalée dans la rue la plus riche en restaurants et boutiques de design de Prenzlauer Berg.
Cinéma
Kastanienallee 77.
www.lichtblick-kino.org GLS - Wolfgang Krause a occupé les lieux en 1990, transformant cette ancienne école en une galerie. Depuis, les bâtiments ont été rachetés par l'école de langues privée GLS, qui a conservé les œuvres de Krause. On peut s'arrêter au restaurant et déguster les spécialités berlinoises en version tapas.
École
Kastanienallee 82.
www.gls-berlin.com Un hôtel étoilé à l'ambiance famille Se loger à Berlin est un bonheur pour les touristes. En effet, la ville est plutôt bon marché même si le taux de l'euro la rend particulièrement attrayante pour les étrangers. Dans le quartier, un conseil, rendez-vous au Kastanienhof, pension du XIXe siècle aux chambres spacieuses.
Kastanienhof
Kastanienallee 65
www.kastanienhof.biz

L'essentiel: Comment interpréter le fameux mot du maire de Berlin, qualifiant sa ville de «pauvre, mais sexy»?

Wolfgang Krause: Aujourd'hui, tout ce qu'il y a de nouveau dans l'art en Europe vient de Berlin. Il n'est pas question d'argent mais d'idées, de créativité. Vous savez, cela fait longtemps que nous voyons défiler le meilleur de l'avant-garde. Il y a ici 6000artistes qui gagnent leur vie. On crée à Berlin et on vend à Cologne ou à Francfort.

Et Prenzlauer Berg alors?

J'y suis arrivé en 1974. Il y avait là tout ce que Berlin comptait d'intellectuels. L'Allemagne de l'Est était un petit pays de 17millions d'habitants. Tous les artistes se connaissaient.

Tout a changé avec la chute du mur?

Le plus grand moment de ma vie! Je n'aurais jamais cru cela possible sans effusion de sang. D'un coup, nous étions 66 millions, on pouvait voyager partout. Beaucoup d'amis sont partis à l'Ouest. Moi, je suis resté. Et dès 1990, les artistes de l'Ouest sont venus s'installer à Prenzlauer Berg, parmi lesquels des New-Yorkais, comme le compositeur Dreyblatt.

Quel problème est apparu depuis?

La spéculation. Un appartement qui valait un demi-million en 1990 se vend aujourd'hui 3 millions. Et ce ne sont pas les Berlinois qui peuvent acheter, mais tous ceux qui viennent d'Europe.

Qu'est devenu Prenzlauer Berg?

Un quartier pour les gens aisés. Les maisons ont 100 ans. Avec la plupart de leurs anciens occupants décédés ces vingt dernières années, elles ont été rénovées petit à petit pour loger des familles et leurs enfants. Il faut être médecin ou ingénieur pour y habiter actuellement. La moitié des habitants du quartier ont moins de 40 ans. Vous ne verrez pas un papy!