Le groupe internet Google a reconnu, vendredi 22 octobre, avoir collecté par erreur des courriels entiers et des mots de passe avec son programme de
Après inspection des données transmises par wifi dans la rue et captées par des voitures, Google assure que "la plus grande partie des données sont fragmentaires, mais dans certains cas, des courriels entiers et des adresse URL ont été captés, ainsi que des mots de passe". "Nous voulons détruire ces données aussi vite que possible", a précisé sur le blog officiel du groupe un responsable de l'ingéniérie, Alan Eustace.
Google avait déjà révélé en mai avoir collecté des données privées durant les opérations de prises de vue du programme StreetView, qui depuis lors a été modifié pour que cela ne se reproduise plus, mais c'est la première fois qu'il révèle que des informations complètes ont pu être interceptées.
"Nous sommes mortifiés"
"Je voudrais encore une fois présenter mes excuses pour le fait que (ces données) aient été captées", a-t-il ajouté. "Nous sommes mortifiés." Au printemps, Alan Eustace avait minimisé la portée des erreurs commises entre le lancement du programme StreetView, en 2006, et cette année. Il avait assuré que seuls des "fragments" d'informations avaient pu être interceptés.
Cependant mardi dernier la commissaire canadienne à la protection de la vie privée, Jennifer Stoddart, avait déjà relevé que parmi les données recueillies par Google se trouvaient des courriels entiers, des adresses électroniques, des codes d'utilisateur et mots de passe, des noms, adresses et numéros de téléphone, et jusqu'à une liste de personnes atteintes de certains troubles médicaux.
Jennifer Stoddart avait alors recommandé à Google de modifier son mode de gouvernance pour empêcher la répétition de tels incidents, d'améliorer la formation de son personnel, et de détruire les renseignements personnels recueillis, sauf besoins judiciaires.
Une "directrice de la confidentialité"
Vendredi, Alan Eustace a effectivement indiqué que Google avait entrepris de renforcer sa politique de respect de la confidentialité, en sollicitant notamment les avis de "régulateurs externes".
Le groupe californien a également promu une spécialiste de ces questions travaillant dans le groupe depuis 2003, Alma Whitten, au poste de "directrice de la confidentialité", et lancé des séances de formation à ce sujet pour tous ses employés. Enfin tout projet Google devra s'accompagner d'une politique de confidentialité qui sera examinée régulièrement en interne et en externe.
Google fait circuler des voitures StreetView aux Etats-Unis, au Canada, dans une large partie de l'Europe ainsi qu'en Australie, à Hong Kong, au Japon, en Corée du Sud, à Macao, en Nouvelle-Zélande, à Singapour, à Taïwan, au Brésil, au Mexique, et en Afrique du Sud.
Depuis la controverse suscitée par la révélation des interceptions, les voitures ne transportent plus d'équipement permettant de capter des signaux en wifi. En outre, dès le mois de juin, Google avait indiqué avoir détruit des données après accord des autorités de trois pays.
Les autorités de plusieurs pays, comme la Cnil (Commision nationale informatique et liberté) en France, avaient lancé des enquêtes à la suite des révélations du printemps. Par ailleurs en Allemagne les particuliers ont désormais le droit de s'opposer à la mise en ligne de leur maison ou immeuble par le programme StreetView.
(Nouvelobs.com)
Authors: Nouvel Obs