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Mardi, 26 Octobre 2010 19:57

Nouvel album Djembéfola, c'était son destin!

Grand sourire et mains de taille finalement réduite, voilà ce qui frappe au premier abord chez Mamady Keita, considéré comme le plus grand maître du djembé au monde. Pour fêter ses 50 ans de carrière, cet homme malicieux, doux et très attentionné vient de sortir un album CD-DVD live qui s'intitule «Hakili». «Je suis né pour être djembéfola. Avant ma naissance, un voyant a prédit à mes parents que je deviendrais plus grand que mon village, Balandugu, que notre région et que mon pays, la Guinée», explique-t-il. Initié

dès l'âge de 7 ans à l'esprit du djembé, sélectionné dès 14 ans pour devenir batteur principal et soliste du ballet national guinéen Djoliba, il est devenu un maître incontesté de cet art qu'il considère sans fin.

Avec Poney Gross, son ami et manager belge depuis vingt-deux ans, Mamady Keita suit sa route, guidée par sa musique et l'envie de transmettre au plus grand nombre ses vibrations intimes. «Le djembé, c'est un retour aux sources. C'est une musique naturelle, spontanée, liée à la fête. Plus qu'apprendre le djembé, il faut accepter de le vivre». À travers quinze écoles dans le monde, Mamady a formé des centaines de joueurs de djembé. Des gens qu'il a éveillés aux rythmes, mais aussi à la culture africaine et à une certaine forme de spiritualité. «Le djembé se confond avec l'histoire et la vie de l'Afrique. Il y a un rythme particulier pour chaque chose. Le djembé interprète et rythme la vie de la société».

Il rêvait d'être filmé pour ses 50 ans de carrière. Sa dernière tournée, passée par l'Atelier début juin 2009, lui a donné l'occasion de démontrer tout son talent, avec le groupe Sewa Kan, sa garde rapprochée. Installé à San Diego en Californie, il se dit belge de cœur et bien entendu citoyen du monde.
«Le monde comme il tourne est très loin de l'esprit du djembé. Partout, c'est la division qui règne. Je ne comprends pas comment les hommes et les femmes d'un même pays peuvent se retourner les uns contre les autres». C'est le cas en Guinée et en Belgique, deux pays qu'il aime. «L'esprit et l'énergie du djembé permettent de mélanger les couleurs, les sexes, les nationalités. Si les hommes politiques jouaient tous du djembé, le monde irait mieux», dit-il en éclatant de rire, l'instant après avoir été très sérieux. En attendant que le monde change, Mamady Keita repart faire entendre la voix du djembé en Belgique et aux Pays-Bas.

Denis Berche

«Hakili». CD et DVD live de Mamady Keita. Chez Cristal Records (CR 170-71). Distribué au Luxembourg par AMG.

Authors: L'essentiel

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Last modified on Mardi, 30 Novembre 1999 01:00
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