Tout devra être réglé d’avance via un système de paiement sécurisé. Mais attention: «Les rapports sexuels sont formellement interdits et tout est réglementé par contrat», nous a assuré la société, dont les dirigeants ne veulent pas se faire connaître. Pas de prostitution, vraiment? Officiellement, en tout cas. «Tout ce qui se passe en dehors de la location que nous proposons ne nous regarde pas», précise-t-on. Les faux tourtereaux pourront donc éventuellement s’arranger entre eux s’ils veulent pousser le délire plus loin...
«On a toujours eu besoin de créer des illusions»
Certains s’interrogent tout de même sur la réelle existence du service à venir. Louer une petite amie, voilà qui fera de ces femmes des objets que l’on empruntera pour quelques heures, comme un DVD. Mais le concept de la femme-objet n’est pas nouveau sur internet. Au Japon et en Chine, les femmes sont à louer depuis plus de deux ans et la demande va grandissant.
Comment expliquer cette quête de compagnie? «On a toujours eu besoin de créer des illusions, de se donner du rêve et de payer pour cela, estime la psychologue Catherine Jaeger Both. Ce qui est nouveau, c’est la pression sociale que nous subissons tous, l’idéalisation du couple. Et l’accès à ce type de services devient facile par Internet.» La solitude est souvent la raison qui pousse à payer pour partager, vivre un moment parfait. Une illusion qui a ses dangers. «Le retour à la réalité s’avère difficile dans certains cas», indique la thérapeute.
Depuis le mois de juin 2010, Pierre, 40 ans, offre sa compagnie aux femmes, sans poser de questions, et s’efforce de répondre à toutes leurs attentes. Excepté les faveurs libidineuses, puisqu’il n’est pas escort boy. «La plupart de mes clientes ont la quarantaine et sont célibataires ou divorcées, annonce ce Suisse, marié de son état. Actuellement, ce sont les séjours bien-être de deux jours qui sont le plus demandés.» Aucun risque que Pierre ne s’attache, puisqu’il «joue un rôle». Et s’il voit que c’est la cliente qui devient trop impliquée émotionnellement? «Je mets un terme à nos rencontres.» Pour une journée de bonheur à deux, comptez 580 euros.
Caroline Goldschmid
Authors: L'essentiel