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Jeudi, 06 Janvier 2011 14:57

Attentat à Bamako L'assaillant se dit membre d'Al-Qaïda

Cependant les enquêteurs restent dubitatifs et s'interroge jeudi sur la nature de cet attentat mal préparé.

Le ministère malien de la Sécurité avait déclaré mercredi soir qu'«un individu de nationalité étrangère» avait «fait exploser une bonbonne de gaz devant l'ambassade de France à Bamako, faisant deux blessés légers parmi les passants», vers 18H00 (locales et GMT).

Témoignages contradictoires

Des témoins ont cependant contredit ce récit, en assurant que ce n'était pas une bonbonne qui

avait explosé mais «une grenade» que l'homme avait jetée. «J'étais là, la bonbonne n'a pas explosé, c'est la grenade qui a explosé», blessant alors légèrement deux Maliens, a déclaré à l'AFP un témoin, sous couvert d'anonymat. Selon ce témoignage, le jeune homme a également «tiré sur le portail» avec un pistolet.

La brigade anti-criminelle de Bamako poursuivait jeudi son interrogatoire. Selon une source policière proche de l'enquête, l'assaillant est «un jeune homme de 25 ans, de nationalité tunisienne, du nom de Bachir Sinoun». «Il a, à titre personnel, la haine de la France», a rapporté à l'AFP cette source, assurant qu'il vient «d'une katiba» (camp de combattants islamistes) d'Al-Qaïda au Maghreb islamique dans le Sahara, même s'il ne semble pas être un élément important de l'organisation.

Attentat mal préparé

Le rapprochement a aussitôt été fait avec l'attentat suicide commis, en août 2009 par un jeune Mauritanien près de l'ambassade de France à Nouakchott, revendiqué par la branche maghrébine d'Al-Qaïda. Le kamikaze mauritanien avait alors péri en faisant exploser la ceinture d'explosifs qu'il portait. Il avait blessé légèrement deux gendarmes français qui faisaient leur jogging et une passante mauritanienne.

L'attentat de mercredi soir à Bamako a semblé mal préparé, le jeune homme ne maîtrisant pas l'explosif apporté. Muni «d'un pistolet automatique, d'un engin explosif et d'une grenade» selon une source sécuritaire, il ne portait pas de ceintures d'explosifs. Bamako n'avait encore jamais été le théâtre d'un attentat attribué à la mouvance d'Al-Qaïda.

Enquête en cours

L'ambassade de France à Bamako n'a communiqué aucune information sur l'attentat perpétré à sa porte. Mais le lycée français, resté fermé jeudi, a annoncé qu'il ne rouvrirait que lundi. «Cette attaque (...) vient rappeler la réalité des menaces qui pèsent sur les intérêts et les ressortissants français en zone sahélo-saharienne. La plus grande vigilance reste donc de rigueur», a déclaré jeudi une porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Christine Fages, à Paris.

«Une enquête est en cours», a répété Mme Fages, se refusant à donner des détails, alors qu'il lui était demandé si cette explosion pouvait avoir un lien avec l'affaire des otages français retenus dans le nord-est du Mali. Aqmi y séquestre cinq Français, un Togolais, un Malgache, enlevées en septembre à Arlit (nord du Niger), site minier du géant du secteur nucléaire français Areva.

Aqmi a désigné la France comme cible

En juillet 2010, Aqmi avait désigné la France comme cible après une opération militaire franco-mauritanienne menée contre une base de l'organisation au Mali, dont le but était de libérer un otage français, Michel Germaneau, 78 ans. Des combattants islamistes avaient été tués, mais l'otage n'avait pas été libéré et Aqmi avait ensuite annoncé l'avoir tué.

L'essentiel Online avec AFP

Authors: L'essentiel

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Last modified on Mardi, 30 Novembre 1999 01:00
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