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Jeudi, 10 Février 2011 18:50

Cinéma et technologies «La 3D, tout un langage à inventer»

Un an et demi après sa sortie en salles, «Avatar» reste «la» référence en matière de films 3D. Wim Wenders («Paris, Texas») va jusqu'à dire que depuis ce «chef-d'œuvre époustouflant», seules des «daubes» sont sorties. Certes, le réalisateur allemand présentera un documentaire en 3D sur la chorégraphe Pina Bausch lors de la Berlinale 2011, mais il n'est guère convaincu par l'utilisation du relief au cinéma. Les cinéphiles américains commencent d'ailleurs à délaisser les salles obscures en raison du prix élevé des projections en trois dimensions, alors que plus de 40 films 3D sont prévus en 2011. «De notre côté, si nous avons enregistré un reflux du public des projections 3D, c'était à cause de la qualité même du film», témoigne Raymond Massard.

Et le directeur de la chaîne de cinémas Caramba d'ajouter: «Ce n'est pas avec un truc nul du genre "Piranhas 3D" que l'on va convaincre les amateurs de cinéma d'adopter les projections 3D. Par contre, avec un film comme "Tron, l'Héritage" qui vient de sortir, là, il y a de quoi se faire vraiment plaisir!». La 3D, le responsable de Caramba y croit. Au point d'avoir équipé la quasi-totalité des salles du Ciné Belval pour ce mode de diffusion. «Un investissement important, particulièrement pour l'achat du millier de lunettes actives que nous avons effectué. Elles coûtent cher mais assurent une image bien meilleure. C'est le choix que nous avons voulu privilégier pour nos clients».

L'avenir du 7e art? Bien sûr que le directeur le voit en… multidimensionnel. «D'autant que le public se sera habitué, à la maison, à porter les lunettes adaptées aux programmes en 3D».

Pas de dégâts prouvés scientifiquement

D'aucuns se demandent quelles conséquences peut engendrer la consommation régulière d'images en 3D. «Il n'y a pas de dégât oculaire permanent, répond le Dr Pierre-François Kaeser, chef de clinique d'un hôpital ophtalmique. Seule une gêne transitoire peut survenir (maux de tête, fatigue oculaire, larmes ou vision double)».

Il est cependant recommandé de limiter le temps d'utilisation et de l'interrompre en cas de gêne. Quant aux dommages éventuels pour les enfants, «aucune étude scientifique ne les a encore prouvés, et il n'y a pas de théorie concluante sur la façon dont ces images pourraient être nuisibles».

La perception tridimensionnelle nécessite une bonne vision ainsi qu'un bon alignement des yeux. «Si un enfant ne parvient pas à voir les images en 3D ou se plaint d'une gêne en les visionnant, une consultation ophtalmologique est indiquée».

Patrick Jacquemot

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Last modified on Mardi, 30 Novembre 1999 01:00
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