Le parquet d'Évry a confirmé le dépôt de cette plainte, annoncée dans Le Parisien par l'avocat marseillais Me Gilbert Collard. "La qualification des faits relève de ma compétence, elle est à l'étude", a dit le procureur de la République à Évry, Marie-Suzanne Le Quéau, qui a désormais le pouvoir de classer sans suite ou d'ouvrir une information judiciaire.
Pas d'amalgame avec DSK "Présomption d'innocence!", et "pas d'amalgame!", a prévenu mercredi le numéro un de l'UMP, Jean-François Copé, qui venait de s'entretenir "à titre personnel" avec le secrétaire d'État Georges Tron sur les deux plaintes pour harcèlement sexuel dont il fait l'objet. "Présomption d'innocence!", a répondu M. Copé, avocat de formation, aux journalistes qui l'interrogeaient, quelques jours seulement après la mise en accusation de l'ex-présidentiable socialiste Dominique Strauss-Kahn pour crime pour tentative de viol aux États-Unis. "Je recommande que l'on évite les amalgames" entre cette affaire et l'affaire DSK, a averti M. Copé.Avocat de deux anciennes employées municipales de Draveil dont Georges Tron est le maire UMP, Me Collard avait évoqué des faits présumés de harcèlement sexuel par deux ex-employées municipales ayant respectivement travaillé à la mairie de janvier 2007 à mars 2009, la seconde de septembre 2008 à septembre 2010.
Plainte pour dénonciation calomnieuse
L'avocat de Georges Tron, Me Olivier Schnerb a indiqué que Georges Tron lui avait "donné pour instruction de déposer une plainte pour dénonciation calomnieuse". Cela sera fait dès qu'il aura pris connaissance des termes de la plainte déposée par Me Collard, a-t-il précisé. "Je ne suis pas naïf, on cherche à faire écho à une affaire qui se passe de l'autre côté de l'Atlantique...", a relevé M. Tron, mardi soir, en faisant référence aux accusations de tentative de viol d'une employée d'un hôtel new-yorkais contre Dominique Strauss-Kahn.
Me Schnerb a affirmé que "la ville de Draveil avait déposé plainte" contre une des deux plaignantes pour des faits présumés de détournement de fond. Cette plainte a toutefois été classée sans suite par le parquet, a reconnu l'avocat qui n'a pas précisé la date de ces faits. "J'observe que cela vient de Me Gilbert Collard, qui est un proche de Marine Le Pen, avec laquelle je suis en conflit depuis des mois", a déclaré dès mardi soir, Georges Tron, dans une allusion à des contentieux qui l'opposent à des membres de la famille de la dirigeante frontiste vivant à Draveil. Dans un entretien à Valeurs Actuelles début mai, Me Collard s'était dit "très ami, et de longue date, avec Marine Le Pen", se décrivant comme "mariniste".
La famille Le Pen «derrière cette attaque»
En février dernier, Georges Tron et la famille Le Pen s'étaient attaqués par médias interposés, au sujet d'un emploi aidé occupé par la belle-sœur de M. Tron à la mairie de Draveil. Georges Tron avait affirmé que la "famille Le Pen" était "derrière (cette) attaque". Marine Le Pen et son beau-frère et conseiller politique Philippe Olivier avaient également affirmé que le secrétaire d'État avait utilisé un de leurs appartements à Draveil à des fins de "domiciliation fiscale". Georges Tron avait répondu avoir résilié le bail dès qu'il avait su à qui l'appartement appartenait.
"J'ai dans ma commune la famille Le Pen, dont Marie-Caroline Le Pen (NDLR: sœur de Marine Le Pen) et la famille Olivier, et je suis en grande hostilité avec eux", avait alors indiqué M. Tron. Dans un autre dossier, le 4 mars, la Cour de cassation avait rejeté le pourvoi formé par le sénateur-maire PS de Neuilly-sur-Marne (Seine-Saint-Denis), Jacques Mahéas, rendant ainsi définitive sa condamnation à 10 000 euros d'amende pour des agressions sexuelles sur une ex-employée municipale.
(L'essentiel Online/AFP)
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