Il proposait également de confier aux villes et aux comtés le soin d'organiser, à leur discrétion, la culture à grande échelle et la commercialisation du cannabis, puis sa taxation - promesse de belles rentrées fiscales.
Cette vaste dépénalisation aurait fait de la Californie - où la culture et la consommation de la marijuana à des fins médicales sont légales depuis 1996 - l'entité politique la plus en pointe dans le monde en termes de légalisation du cannabis, devant les Pays-Bas ou la République tchèque.
La «Prop 19» a sans doute été le référendum le plus commenté et le plus controversé de ces élections, mais il a été relativement sous-financé, comparé par exemple à la célèbre Proposition 8 sur le mariage gay, en 2008.
Opposants et défenseurs ne sont vraiment entrés dans le vif du sujet qu'une semaine avant le vote, avec quelques spots télévisés et le don d'un million de dollars du milliardaire George Soros aux défenseurs de la légalisation.
Mais les opposants au texte, bien que discrets, n'en étaient pas moins nombreux... et puissants. En Californie, le démocrate Jerry Brown, largement élu mardi soir au poste de gouverneur, était hostile au texte, à l'instar de tous les principaux candidats aux postes de sénateur ou procureur général.
Opposition de l'agence fédérale anti-drogue
Et le ministre américain de la justice, Eric Holder, avait assuré qu'il «envisagerait toutes les options légales et politiques» en cas d'adoption du texte, qui avait aussi suscité l'opposition de l'agence fédérale anti-drogue.
Le texte avait aussi provoqué une levée de boucliers dans les pays latino-américains, accusant les Etats-Unis de jouer un double-jeu, en voulant d'un côté légaliser la marijuana sur leur territoire tout en exhorant les pays d'Amérique latine à lutter contre le trafic de drogue.
Mardi encore, le gouvernement mexicain affirmait par la voix de l'un de ses porte-parole que la légalisation du cannabis, «particulièrement quand elle est décidée de façon unilatérale et isolée», n'allait pas réduire le pouvoir des cartels de la drogue au Mexique mais contribuerait au contraire à leur offrir de nouvelles opportunités économiques.
Les défenseurs du texte voulent croire pour leur part que la «Proposition 19» aura permis au sujet de la légalisation du cannabis d'atteindre le grand public.
«Il y a désormais une vraie légitimation du débat sur la marijuana, comme on ne l'avait jamais connue aupravant», a déclaré Ethan Nadelmann, directeur de la Drug Policy Alliance, une association militant pour la dépénalisation des drogues.
L'essentiel Online avec AFP
Authors: L'essentiel