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Mercredi, 03 Novembre 2010 09:31

Élections aux États-Unis Obama tend la main aux républicains

Avec la perte de la Chambre des représentants et une majorité entamée au Sénat pour les démocrates, la saison électorale de 2010 signe la fin d'une période ouverte il y a deux ans, lors du triomphe enregistré par M. Obama et ses alliés sur une promesse d'«espoir» et de «changement».

conquête de son ancien siège de sénateur de l'Illinois (nord) par le républicain Mark Kirk. Ce siège, que M. Obama a quitté il y a deux ans en prenant ses fonctions de président, aurait dû assurer une victoire facile aux démocrates, qui n'ont perdu qu'une élection sénatoriale dans l'Illinois au cours des quatre dernières décennies.

Mais une série de scandales a affaibli le parti présidentiel dans cet État du Midwest où, comme ailleurs dans le pays, les électeurs ont exprimé leur mécontentement face à la crise économique. «Il y a une vague montante en faveur des indépendants et les gens sont fatigués de voir le gouvernement dépenser de l'argent qu'il n'a pas», a déclaré le vainqueur républicain Mark Kirk après avoir voté mardi dans la banlieue de Chicago.

Élu pour la première fois à la Chambre des représentants en 2000, il s'est acquis une réputation de modéré sur les questions de société et de conservateur sur les questions fiscales. Longtemps officier de réserve dans la Marine, M. Kirk, 51 ans, a servi au Kosovo, en Afghanistan et en Irak, mais a dû présenter des excuses en juin pour avoir menti dans son curriculum vitae, notamment en affirmant avoir assumé des fonctions cruciales au Pentagone et avoir été sous le feu de l'ennemi en Irak.

Face à des adversaires désormais solidement établis au Congrès, M. Obama voit s'évanouir toute perspective immédiate de légiférer sur une réforme de l'immigration ou contre le réchauffement climatique.

Dès que la nouvelle Chambre sera investie en janvier, le président pourrait même devoir défendre son ambitieuse réforme de l'assurance-maladie, à laquelle les républicains ont promis de couper les fonds.

Motifs d'espoir

Pourtant, le scrutin de mardi recèle aussi des motifs d'espoir pour le héraut du «yes we can» dans la perspective de la présidentielle de 2012, à commencer par l'extrême volatilité de l'électorat indépendant, qui, excédé par la situation économique du pays, a fait défaut à son camp après avoir été décisif dans sa victoire d'il y a deux ans.

«L'une des évolutions les plus importantes de la politique américaine d'aujourd'hui est la disparition de l'identification à un parti», explique Bruce Buchanan, de l'université du Texas à Austin.

Économie

Les sondages de sortie des urnes effectués mardi soir par les télévisions américaines ont montré que jusqu'à 88% des électeurs estimaient que la situation économique était mauvaise, tandis que 35% seulement étaient convaincus que le pays allait dans la bonne direction.

Même s'il a fait valoir lors de la campagne, où il s'est énormément investi, que réparer le «gâchis» économique provoqué selon lui par la politique de son prédécesseur George W. Bush prendrait du temps, M. Obama a logiquement payé le prix d'une reprise balbutiante qui peine à se traduire concrètement pour les Américains.

«Nous avons dû faire face à la pire récession économique depuis la Grande dépression (des années 1930). A chaque fois que de telles conditions étaient réunies, le parti au pouvoir a été battu à plate couture», a remarqué Ed Rendell, gouverneur démocrate sortant de Pennsylvanie.

Une solide reprise serait bienvenue pour M. Obama s'il veut espérer un nouveau bail à la Maison Blanche. Doper la croissance, mais aussi réduire les déficits, comme il s'y est engagé, devraient constituer du reste des objectifs communs pour lui et les républicains, même si les moyens d'y arriver diffèrent.

Reconquérir les modérés

M. Obama ne s'est jusqu'ici pas révélé aussi expert que ses prédécesseurs, Bill Clinton en tête, bien qu'il ait promis pendant sa campagne de 2008 de changer la façon dont Washington fonctionne.

Le président a accusé les républicains d'obstruction, mais ces derniers lui ont reproché de ne pas avoir suffisamment pris leurs suggestions en considération. Et la campagne qui vient de s'achever a donné lieu à des échanges plus qu'acerbes entre les deux camps.

Pourtant, le président, observe le politologue Dan Shea, «va devoir offrir un rameau d'olivier» à ses adversaires, ne serait-ce que pour reconquérir les faveurs des modérés.

L'essentiel Online avec AFP

Authors: L'essentiel

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Last modified on Mardi, 30 Novembre 1999 01:00
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