Parmi les nouveaux décès recensés, il y a un mort du choléra confirmé à Cité-Soleil, quartier le plus pauvre de Port-au-Prince, a indiqué Gabriel Thimoté. Ce décès s'est produit à l'hôpital Ste-Catherine, tenu par Médecins sans Frontières-Belgique. L'Organisation panaméricaine de la santé (OPS), émanation de l'OMS, a pour sa part indiqué que le ministère de la Santé avait également fait état de 73 cas confirmés à Port-au-Prince. «Port-au-Prince est un bidonville étendu où les conditions sont très mauvaises en matière d'installations sanitaires et d'eau. Ce sont des conditions optimales pour une propagation rapide du choléra», a indiqué mardi le Dr Jon K. Andrus de l'OPS. «Nous devons nous tenir prêts».
Des cas suspects partout dans le pays
Plus de 200 personnes atteintes de diarrhée sévère, symptôme du choléra, ont été traitées ces trois derniers jours à Port-au-Prince dans les centres hospitaliers tenus par Médecins sans frontières (MSF), a en outre annoncé l'organisation humanitaire. Deux personnes mortes à Port-au-Prince présentent cliniquement des signes de choléra, selon MSF. «Ces cas ne sont pas encore confirmés en laboratoire», a cependant déclaré le Dr Claude Suréna, président de l'association des médecins haïtiens. «Il y a des cas suspects un peu partout dans le pays. Selon nos équipes, des cadavres sont abandonnés dans les rues de certains villages», a assuré Stefano Zannini, chef de mission de MSF en Haïti.
Ainsi, une soixantaine de personnes sont mortes, vraisemblablement du choléra, ces deux derniers jours aux Gonaïves, dans le nord d'Haïti, a déclaré mardi soir le maire de la ville, Adolphe Jean-François. «Entre le 4 et le 7 novembre, 25 personnes sont décédées dans les hôpitaux de la ville qui font face à une affluence de malades, selon les statistiques disponibles», a-t-il indiqué. Mais il a aussi évoqué une quarantaine de malades «morts sur le chemin de l'hôpital», dont les cadavres «sont enveloppés dans des couvertures et déposés près du cimetière de la ville».
Les mauvaises conditions d'hygiène dans les camps de réfugiés du séisme du 12 janvier font craindre une aggravation de l'épidémie. La précarité dans de nombreux camps à travers le pays est accentuée par les volumes d'eau --vecteur du choléra-- accumulés lors du passage de l'ouragan Tomas en fin de semaine dernière. Tomas, qui a fait 21 morts en Haïti, a en grande partie épargné Port-au-Prince mais le sud-ouest du pays a énormément souffert. Ces inondations, ainsi que les nouveaux déplacements de population entraînés par l'ouragan, «multiplient» les risques de propagation du choléra, selon le Bureau de coordination des Affaires humanitaires de l'ONU.
L'essentiel Online/AFP
Authors: L'essentiel