Une porte-parole d'Air Berlin, Sabine Teller, a assuré à l'AFP que ce bagage était sans étiquette. «Il n'était indiqué dessus ni sa destination, ni la compagnie aérienne», a-t-elle affirmé. «Il est possible qu'il n'y ait qu'un lien temporel entre le chargement de l'appareil d'Air Berlin et la découverte ensuite de ce bagage dans le hall» où avaient été entreposés les bagages, a expliqué la porte-parole. L'appareil, un Airbus 330-200, transportait 296 passagers et dix membres d'équipage, qui sont arrivés à Munich avec six heures de retard, a-t-elle précisé.
«Un attentat probable doit avoir lieu fin novembre
Des officiers du BKA détachés en Afrique du Sud ont été envoyés en Namibie et d'autres experts devraient également arriver dans cette ancienne colonie allemande. Cette découverte est intervenue le jour où le ministre allemand de l'Intérieur, Thomas de Maizière, lançait une mise en garde solennelle contre des risques accrus d'attentats, évoquant même un projet pour fin novembre. «Selon les informations d'un partenaire étranger (...) un attentat probable doit avoir lieu fin novembre», a-t-il déclaré. C'était la première fois que l'Allemagne évoquait un projet aussi concret, même si aucune précision n'a été fournie sur la cible exacte. Les mesures de sécurité ont été renforcées notamment dans les gares et les aéroports.
Le ministre de l'Intérieur de Rhénanie-Palatinat, Karl Peter Bruch, a indiqué que ces «indices concrets» concernaient Berlin, Hambourg et Munich, les trois villes les plus peuplées du pays, et la région de la Ruhr. Selon le quotidien Der Tagesspiegel, l'Allemagne a reçu il y a une semaine des informations des États-Unis évoquant l'arrivée prévue le 22 novembre de deux à quatre membres présumés d'Al-Qaïda, recrutés à la frontière pakistano-afghane, pour commettre des attentats en Allemagne et en Grande-Bretagne.
«Il y a des lacunes en matière de sécurité»
Le Pakistanais Mohammed Ilyas Kashmiri, considéré comme le «cerveau» d'un attentat en février à Pune (Inde), qui avait fait 17 morts et quelque 60 blessés, serait derrière ces projets, d'après le quotidien. Le mois dernier, M. de Maizière avait été critiqué pour avoir mis en garde contre «l'alarmisme» après des avertissements lancés par les États-Unis, le Japon et la Grande-Bretagne sur de nouveaux projets d'attentats.
Le président du syndicat de la police, Konrad Freiberg, a estimé jeudi que l'Allemagne n'avait pas pris toutes les mesures adéquates. «Il y a des lacunes en matière de sécurité sur lesquelles nous devons attirer l'attention», a-t-il déclaré. Plusieurs projets d'attaques de grande ampleur ont échoué ces dernières années en Allemagne, dont les soldats sont engagés en Afghanistan. Des centaines d'islamistes sont surveillés de près par les services du renseignement intérieur, et 65 à 70 d'entre eux auraient suivi une formation paramilitaire à l'étranger. Trois des conjurés des attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis sont partis d'Allemagne, dont Mohamed Atta, considéré comme le «cerveau» de ces attaques.
Authors: L'essentiel