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Lundi, 22 Août 2011 18:00

YouTube inspire et fait sniffer: nouvelles tendances du self media

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L’amour des contenus « authentiques », popularisés par YouTube, semble donner des idées saugrenues à certains artistes…

En effet, il y a quelques mois, une nouvelle société de production a vu le jour aux États-Unis. Son nom ? MDMA Films. Sa mission ? Valoriser et distribuer des films réalisés sous l’emprise de substances diverses et variées (et souvent illégales) : caféine, alcool, Xanax, héroïne, cocaïne, LSD ou encore champignons. Son objectif ? Proposer un nouveau cinéma US indépendant, plus proche de YouTube que de Sundance, et minimaliste à l’extrême (seulement quelques centaines de dollars de budget)

Son créateur, l’écrivain américain d’origine taïwanaise Tao Lin, explique la genèse du projet :

Nous regardions souvent avec ma femme ces vidéos sur YouTube où les gens répondent sobres à 10 questions, et ensuite refont l’exercice après avoir consommé différentes drogues. On trouvait ça passionnant, alors on s’est dit pourquoi pas en faire un long métrage, et on a commencé par le MDMA, avec cette idée de départ que chaque film devait partir de l’impulsion qu’offrent les drogues.

C’est donc autour de ce premier film, MDMA, qu’est née la société de production éponyme. Trois autres films, eux aussi réalisés par Tao Lin et sa femme, Megan Boyle, sont depuis venus enrichir le catalogue : Bebe Zeva, Mumblecore et World of Warcraft.

YouTube inspire et fait sniffer: nouvelles tendances du self media

Manifestement, les sites de partage de vidéos semblent avoir inspiré Tao Lin. Cela est bien sûr compréhensible, car l’autonomie apportée par la démocratisation des outils de création et de diffusion donne naissance à des contenus qui n’auraient jamais pu voir le jour il y a une vingtaine d’années, et pousse certains artistes soumis aux règles l’industrie culturelle à inventer de nouvelles règles du jeu en matière de création et de distribution.

Même si je pense en toute honnêteté que l’œuvre d’un Brett Easton Ellis, d’un David Lynch ou d’un Gregg Araki, sans l’expérience de l’alcool ou de la drogue (et de toutes sortes d’excès), serait sans doute très diminuée, ce projet me laisse sceptique. Cette mode du « cinéma du réel » inspirée du web me semble être illusoire, un pur phénomène de mode carburant à la provocation et au « buzz », comme d’ailleurs beaucoup de vidéos hébergées sur YouTube, frôlant elles aussi avec l’illégalité.

Pour la petite histoire, Tao Lin est l’auteur du recueil de poèmes You are a little bit happier than I am (2006) et des romans Shoplifting from American Apparel (2007) et Richard Yates (2010)

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