Article rédigé par François Briod, observateur des enjeux de l’éducation sur internet, co-fondateur d’une ONG qui soutient un village au Cameroun et rédacteur sur Post-Wit.
Ce n’est pas par hasard si, c’est en me baladant sur Klout, le « site de référence » en terme d’influence sur les réseaux sociaux, que je suis tombé sur le nouveau projet de Wahooly. Grâce au système de “récompense” (perks) en fonction de son score klout, j’ai bénéficié d’une invitation bêta pour ce concept novateur, révélateur mais pas si prometteur.
Wahooly est une plate-forme qui met en contact des startups désireuses d’améliorer leur visibilité, d’attirer des premiers utilisateurs et particuliers prêts à utiliser leur capital d’influence sur un réseau à des fins pécuniaires. Wahooly propose un simple échange : petit pourcentage d’actions de la jeune entreprise contre partage de son expérience d’utilisateur avec son audience.
Concrètement, c’est environ 200 startups qui vont être présentées à travers le service Wahooly pendant l’année 2012. La jeune entreprise présentée ouvre alors son service aux bêta-testeurs de Wahooly intéressés, ainsi qu’une partie de son capital : par exemple 5% des actions réservées pour 5000 utilisateurs. Là où Wahooly fait la différence, c’est qu’il peut déterminer, sur la base d’un algorithme fait maison, à quel point l’utilisateur répand le message, est influent et aide l’entreprise à se faire connaître. La proportion des 5% d’actions qui lui sont donnés dépend donc de son efficacité. Un dashboard est là pour donner un feedback à l’utilisateur tout au long de sa campagne, histoire de l’inciter à faire plus d’effort et à entrer en concurrence avec les autres !
Quid de l’objectivité et de la sincérité des avis ?
Bien que je trouve l’idée intéressante, car elle met en relation deux groupes de personnes qui ont des intérêts communs à se rencontrer, je vois quelques limites au système.
Le fait de partager de l’information, tout en ayant un intérêt financier sous-jacent, perd en pertinence et objectivité. Le pouvoir de la recommandation sociale est justement basé sur l’objectivité, un avis personnel et sincère. Il n’est de plus pas impossible de voir l’audience agacée d’être utilisée à des fins intéressées.
Cependant le concept est intéressant car il propose un modèle d’affaire qui arrive à utiliser le potentiel capital réputation des internautes et propose une manière de le transformer en capital financier. Une tendance qui risque de s’accentuer ces prochains temps. Alors que les services d’évaluation de l’influence comme Klout ou peerindex commencent à être acceptés comme tels (parfois remis en question tout de même), les services pour utiliser ce capital ne vont pas se faire attendre longtemps. Ce modèle ne m’a toutefois pas encore convaincu…
[1] note d’Eric : notez les guillemets…
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