DSK avait pris la décision d'être candidat à l'élection présidentielle française de 2012, selon des propos prononcés par le patron du FMI en avril dernier et dévoilés mercredi par le quotidien français Libération. Le socialiste se disait «calme».
Réputation de «libertin» Une ancienne ministre française a évoqué mercredi la réputation de «dragueur», de «libertin» de Dominique Strauss-Kahn, tout en affirmant qu'il y a «une très grande différence entre ça et le délit ou le crime sexuel» dont le patron du FMI est accusé aux Etats-Unis. «Ce qui est vrai, c'est que Dominique Strauss-Kahn a depuis toujours une réputation d'homme qui s'intéresse vraiment aux femmes, et même de libertin», a déclaré sur la radio RTL Elisabeth Guigou, ancienne ministre de la Justice. Selon elle, cette réputation était «très connue de tout le monde». «Mais il y a une très grande différence entre ça et le délit ou le crime sexuel où là, il faut être évidemment d'une sévérité implacable», a expliqué l'ex-ministre de la justice. D'après «ce que je lis dans la presse ces derniers temps (...) c'était borderline, comme disent les Américains» mais «je n'avais pas de renseignements particuliers là-dessus», a ajouté la députée, qui a siégé avec Dominique Strauss-Kahn dans plusieurs gouvernements socialistes. «Il y a une très grande différence entre la réputation de dragueur (...) qu'il avait, qui était établie, qu'il assumait et que sa femme assumait» et «l'accusation dont il est l'objet, qui est grave, très grave, de délit ou de crime sexuel. C'est quelque chose de très différent», a-t-elle insisté. Elisabeth Guigou est la première personnalité socialiste à s'exprimer en public sur cet aspect de la personnalité de Dominique Strauss-Kahn, précédé depuis des années par la réputation d'avoir un rapport trouble avec les femmes. Jusqu'ici, les socialistes, famille politique de Dominique Strauss-Kahn, ont observé une très grande réserve sur l'accusation de tentative de viol qui le vise aux Etats-Unis, se réfugiant notamment derrière le principe de présomption d'innocence.Dans un entretien qui n'avait pas vocation à être publié, Dominique Strauss-Khan disait en avril dernier se faire «un devoir (d'être candidat) pour un pays qui va tellement mal», rapporte Libération mercredi, qui dévoile ces propos compte tenu des circonstances.
«Je suis aujourd'hui la concordance de tout ce que veulent les Français, la compétence reconnue, le calme, l'expérience internationale», avait encore ajouté Dominique Strauss-Kahn. «La France est en déclin, pas en décadence», disait le socialiste.
DSK est critique dans cet entretien avec Nicolas Sarkozy, qui a «cassé les principaux repères du modèle français». Le socialiste exprimait des réserves quant aux qualités du chef de l'Etat français, à qui il reprochait de «jouer le coup d'après sans avoir fini de réfléchir au précédent» et de «ne pas aller au bout des choses».
Accord avec Martine Aubry
Dominique Strauss-Kahn confirmait aussi dans l'article avoir passé une sorte de pacte avec Martine Aubry, mais implicite. «Nous n'avons pas échangé notre sang comme dans une cour de récréation, il aurait été suicidaire d'être candidats l'un contre l'autre», disait-il.
Il lui promettait «un rôle très important dans la campagne», mais se montrait plus sévère avec François Hollande, qui, selon lui, avait «fait une connerie» en présentant sa candidature aux primaires. «Le vainqueur de la primaire n'est tenu à rien par rapport à celui qui est arrivé second», disait encore DSK.
François Hollande serait aujourd'hui le favori de la primaire, selon des sondages parus en France après l'arrestation de DSK.
(L'essentiel Online/ats)
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