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Lundi, 30 Mai 2011 13:00

Pédophilie en Belgique L'Église s'engage à indemniser les victimes

Pédophilie en Belgique L'Église s'engage à indemniser les victimes

"Conscients de leur responsabilité morale et de l'attente de la société à leur égard, les évêques et les supérieurs religieux s'engagent à assurer une reconnaissance des victimes et adopter des mesures réparatrices de leur souffrance", ont-ils déclaré dans un communiqué. "Ainsi sont-ils déterminés à rétablir les victimes dans leur dignité et à leur procurer des indemnités financières selon leurs besoins", ajoutent les responsables catholiques, qui ont été accusé en Belgique d'un manque de compassion pour les victimes.

Après les Etats-Unis, l'Irlande ou encore l'Allemagne, l'Eglise catholique belge a été éclaboussée en avril 2010 par un scandale de pédophilie quand l'évêque de Bruges, Roger Vangheluwe a démissionné après avoir reconnu des abus sexuels sur un neveu mineur entre 1973 et 1986. Exfiltré par le Vatican dans une communauté religieuse en France pour faire pénitence et se faire oublier, Roger Vangheluwe, 74 ans, a à nouveau choqué la Belgique en reconnaissant des abus sur non pas un, mais deux neveux, tout en minimisant ses actes. Il a depuis lors disparu de la circulation. La démission de Roger Vangheluwe avait délié de nombreuses langues.

Témoignages de 500 personnes

En septembre 2010, une commission dirigée par un pédopsychiatre avait publié les témoignages de près de 500 personnes accusant des ecclésiastiques d'avoir abusé d'eux durant leur jeunesse, des faits commis pour la plupart des années 1950 aux années 1980. Le problème vient du fait que la plupart de ces crimes, comme ceux reprochés à Roger Vangheluwe, sont prescrits pour la justice civile comme pour la justice ecclésiale.
Fin mars, une commission parlementaire belge avait recommandé de mettre sur pied une "commission d'arbitrage" pouvant déboucher sur l'indemnisation des victimes dont les cas sont prescrits.

Depuis deux mois, l'Eglise n'avait pas réagi officiellement. "Ces actes ont entraîné souffrances et traumatismes pour les victimes, souvent pendant de longues années. Ils le déplorent très sincèrement, tout en saluant le courage des victimes qui ont témoigné des faits douloureux", ont déclaré lundi les évêques. Ils se disent donc prêts à "coopérer à la mise en place d'une forme pluridisciplinaire de procédure d'arbitrage, pour les faits prescrits dont les cours et tribunaux ne peuvent plus connaître".

«C'est un jour important»

"Je pense d'abord aux victimes. Pour elles, c'est un jour important. Les choses sont enfin dites sans détour. L'Eglise reconnaît sa responsabilité morale, reconnaît les victimes et accepte de réparer leurs souffrances", s'est réjouie l'ancienne présidente de la commission parlementaire "abus sexuels", la député socialiste Karine Lalieux. Les évêques s'exprimaient alors que quelque 80 victimes présumées ont annoncé qu'elles allaient assigner le Vatican devant la justice civile belge pour "négligence fautive", afin d'obtenir des dommages et intérêts.

Leurs avocats doivent présenter les modalités de cette plainte mercredi après-midi à Gand (ouest). Mais l'un d'entre eux, Walter Van Steenbrugge, a déjà indiqué que la citation à comparaître ciblerait "le Saint-Siège et plusieurs personnes physiques, en Belgique", en se fondant sur leur "attitude face aux abus sexuels, tant à l'époque où ils ont été commis qu'aujourd'hui". "Le Saint-Siège exerce un pouvoir énorme, le pape prétend être un exemple... Qu'ils l'assument!", avait lancé l'avocat.

(L'essentiel Online/AFP)

Last modified on Lundi, 30 Mai 2011 13:13
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