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Mercredi, 20 Juillet 2011 17:50

Crise en Belgique Ambiance funèbre pour la Fête nationale

Crise en Belgique Ambiance funèbre pour la Fête nationale

Comme tous les ans, le royaume commémore l'accession au trône le 21 juillet 1831 du premier roi des Belges, Léopold, par un défilé civil et militaire et une fête populaire dans le centre de Bruxelles, suivis dans la soirée par un feu d'artifice.
Mais le moins que l'on puisse dire est que le coeur n'y est pas, tant l'avenir du pays paraît sombre. En cause, l'absence de gouvernement de plein exercice, plus de 400 jours après les législatives du 13 juin 2010.

Dans un discours télévisé très attendu, le roi Albert II, 77 ans, a solennellement mis en garde mercredi ses compatriotes sur l'avenir du pays, et en particulier les responsables politiques flamands et francophones.
Le ton grave, ponctuant ses propos d'un index tendu vers la caméra, le chef de l'État, qui ne dispose que d'un pouvoir d'influence, s'est dit «affligé par la plus longue durée, de mémoire d'homme, de formation d'un gouvernement». Un triste record mondial ravi par la Belgique à l'Irak.

Inquiétude au sein des 27 pays de l'UE

La crise politique est due aux profondes divergences entre les partis néerlandophones, qui réclament une très large autonomie pour la Flandre (nord) et des francophones attachés à un État fédéral fort. Elle «risque de développer une forme de poujadisme dangereuse et néfaste pour la démocratie», a asséné Albert II. Si elle se prolonge encore, elle pourrait "affecter" l'économie du royaume, déjà placé sous surveillance par les agences de notation internationales.
Mais ses conséquences pourraient se faire sentir dans l'Europe entière, a prévenu le roi.

«Notre situation actuelle crée de l'inquiétude auprès de nos partenaires et pourrait endommager notre position au sein de l'Europe, voire l'élan même de la construction européenne déjà mis à mal par les eurosceptiques et les populistes», a estimé Albert II. La Belgique a été pendant longtemps considérée comme une forme de laboratoire de la construction européenne, dans la mesure où tentent d'y coexister deux communautés ne parlant pas la même langue, le français et le néerlandais, et que Bruxelles est le siège des institutions de l'UE.

Ultimatum lancé par Di Rupo

Elle est en passe de devenir à présent le symbole de la désunion des Vingt-Sept. Avec des conséquences potentielles importantes puisque la Nouvelle-alliance flamande (N-VA), premier parti du pays qui prône ouvertement l'indépendance à terme de la Flandre, est citée en exemple par les indépendantistes en Ecosse, en Catalogne, au Pays Basque ou encore en Italie du nord.

Sur le plan politique, les choses sont loin de s'arranger. Sept partis ont bien donné récemment leur accord pour entamer des négociations sur un programme de gouvernement et un transfert de compétences supplémentaires aux régions belges.
Mais ils ne disposent pas d'une majorité suffisante pour modifier la Constitution, la N-VA ayant jugé ces propositions totalement insuffisantes.
L'appoint pourrait être apporté par les chrétiens-démocrates flamands (CD&V). Mais ceux-ci tergiversent, de crainte de paraître moins fermes dans la défense des intérêts flamands que la N-VA. Le socialiste francophone Elio Di Rupo, qui dirige les négociations, a fixé un ultimatum au CD&V, lui donnant jusqu'à jeudi 13H00 (11H00 GMT) pour se décider. Si l'impasse persiste, de nouvelles élections pourraient être convoquées.

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Last modified on Mardi, 30 Novembre 1999 01:00
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