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Dimanche, 24 Juillet 2011 16:00

Massacre en Norvège Nouveau bilan: 93 morts

Massacre en Norvège Nouveau bilan: 93 morts

«Le total est maintenant de 93 morts», a déclaré Anders Fridenberg, un porte-parole de la police d'Oslo. «Il y a encore des disparus dans le quartier des ministères», a ajouté un porte-parole de la police d'Oslo, sans pouvoir fournir de chiffres. Selon la police, 67 personnes ont dû recevoir des soins après la fusillade ciblant un rassemblement de jeunes sur l'île d'Utoeya et 30 autres après l'explosion d'une bombe de forte puissance près du siège du gouvernement à Oslo.

Des secouristes passaient au crible, à l'aide de bateaux et de caméras étanches, les eaux du pourtour de l'île, en quête d'éventuelles victimes abattues alors qu'elles fuyaient à la nage. Le roi Harald de Norvège, accompagné de la reine et du prince héritier Haakon, s'est rendu samedi à Sundvollen dans l'hôtel où ont été rassemblés les rescapés de la tuerie. Le Premier ministre Jens Stoltenberg s'est lui aussi rendu auprès des rescapés pour les soutenir. «Profondément bouleversé», il a confié qu'il connaissait personnellement plusieurs des victimes.

Proche de l'extrême droite

On en sait un peu plus sur l'auteur présumé de la fusillade. Celui-ci, également inculpé pour l'explosion d'Oslo, est un Norvégien grand et blond de 32 ans, proche de l'extrême droite, que la police présente comme un fondamentaliste chrétien.

Membre d'un club de tir, franc-maçon et ancien adhérent d'un parti populiste, le suspect dirige une exploitation de produits agricoles biologiques, pour le compte de laquelle il avait, le 4 mai, passé commande de six tonnes d'engrais. Or, certains engrais peuvent servir à fabriquer des explosifs artisanaux.

«Nous nous sommes mis à nager»

L'attaque s'est produite en deux temps, vendredi. En milieu d'après-midi, une bombe a explosé dans le centre d'Oslo. La déflagration a soufflé les vitres des bureaux du Premier ministre, qui n'était pas présent au moment de l'attentat, et endommagé les sièges des ministères des Finances et du Pétrole.

Quelques heures plus tard à peine, un homme se faisant passer pour un policier s'est présenté à l'entrée du rassemblement annuel organisé par le mouvement de jeunesse du Parti travailliste, au pouvoir. La rencontre se déroulait à Utoya, une petite île boisée longue de 500 mètres, proche de la capitale.

«J'ai vu un policier qui se tenait debout avec des sortes de boules Quiès. Il a dit 'j'aimerais vous rassembler tous', puis il a couru à l'intérieur et il a commencé à tirer sur les gens. Nous avons couru en direction de la plage et nous nous sommes mis à nager», a déclaré une adolescente de 16 ans, Hana, au journal «Aftenposten».

«Il était si calme»

Dans le carnage qui a suivi, 85 personnes au moins ont perdu la vie, tombées sous les balles du tireur, décrit comme froid et méthodique, ou mortes en tentant de fuir dans les eaux du lac Tyrifjord. La fusillade a duré près d'une heure trente, a déclaré samedi la police norvégienne lors d'une conférence de presse

Une jeune survivante a déclaré à la chaîne de télévision TV2: «Il marchait lentement, mais avec détermination et il tirait sur tout le monde. Au bout d'un moment, il est arrivé où je me trouvais puis il est passé lentement et a tué dix personnes. (...) Il était si calme, c'est ça qui était si étrange.»

Vague d'indignation

Des explosifs ont été découverts sur l'île. La police a perquisitionné dans l'appartement où vivait le suspect, dans l'ouest d'Oslo. D'après des médias norvégiens, il a créé un compte Twitter il y a quelques jours mais n'y a posté qu'un seul message, le 17 juillet: «Une personne avec une conviction est aussi forte que 100'000 autres n'ayant que des intérêts». Les autorités politiques et policières se refusaient samedi matin à toute spéculation sur les mobiles qui ont poussé l'auteur de ce carnage à agir.

Ces attaques meurtrières ont soulevé une vague d'indignation internationale. De nombreux chefs d'Etat et de gouvernement ont saisi l'occasion pour souligner l'importance de la coopération contre le terrorisme. En Suisse, la présidente de la Confédération s'est joint aux condoléances internationales et s'est dit «profondément choquée».

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Last modified on Mardi, 30 Novembre 1999 01:00
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