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Mercredi, 27 Juillet 2011 14:54

Massacre d'Utoya «Maman, dis à la police que les gens meurent ici»

Massacre d'Utoya «Maman, dis à la police que les gens meurent ici»

«Maman, dis à la police de se dépêcher. Les gens meurent ici!»: une saisissante discussion via 46 SMS entre une mère et sa fille cachée sur l'île d'Utoya en plein milieu du massacre a fait les grands titres dans la presse norvégienne. Lorsqu'elle entend les premiers coups de feu peu après 17h vendredi sur l'île d'Utoya où elle est en vacances dans un camp d'été de la jeunesse travailliste, Julie Bremnes, 16 ans, prévient sa mère Marianne et court se cacher avec d'autres camarades.

Commence alors à 17h42 un échange de plus d'une heure et quart durant lequel Julie va raconter par texto sa dramatique expérience, pendant que sa mère tente de la rassurer et de la tenir informée des lents progrès de la police. Au premier SMS de sa fille signalant que «les gens meurent ici!», la mère répond: «Je m'en occupe, Julie. La police est en route. Oses-tu m'appeler?». «Non», répond la fille. «Dis à la police qu'il y a un fou qui se déplace et tire sur les gens». «Qu'il se dépêchent!», écrit-elle dans trois messages.

Il ressort notamment de la discussion que les victimes d'Utoya ont cru que les hélicoptères qui survolaient l'île étaient de la police, alors que c'était ceux de médias norvégiens. Voici les principaux extraits de la discussion, publiée par le journal norvégien Verdens Gang.

La mère: «La police est au courant et ils ont eu beaucoup d'appels. Ça va aller, Julie. La police nous appelle là. Donne nous un signe de vie toutes les 5 minutes, please?»

Julie: «Ok»

J.: «Nous avons peur de mourir!»

M.: «Je sais bien ma chérie. Restez cachés, n'allez nulle part! La police est déjà en route, s'ils ne sont pas déjà là! Vois tu des blessés ou des morts?»

J.: «Nous nous cachons dans des rochers le long du rivage»
(...)

J.: «Je ne panique pas, même si je suis morte de peur»

M.: «Je sais, ma chérie. Nous sommes terriblement fiers de toi aussi. Entends-tu encore des coups de feu?»

J.: «Non»
(...)

Peu après 18h15:

J.: «La police est ici»

M.: «L'homme qui tire a visiblement un uniforme de police. Fais attention! Que se passe-t-il maintenant?»


18h30 J.: «On ne sait pas»

M.: «Peux tu parler maintenant?»

J.: «Non»

J.: «Il tire toujours!»

M.: «C'est partout dans les médias nationaux maintenant, toute l'attention est sur Utoeya. Fais attention. Si c'est possible, rends toi sur la terre ferme et reste avec grand-père.»

J.: «Je suis toujours en vie»
(...)

J.: «On entend toujours tirer, donc nous n'avons pas osé sortir»

M.: «Bien! Ils sont en train d'évacuer là, selon la télévision»

J.: «On espère que quelqu'un va venir vite. Ils ne peuvent pas l'arrêter bientôt?!!»

M.: «La police antiterroriste est là, et ils essaient de l'arrêter»

J.: «OK»
(...)

M.: «Coucou, es-tu là?»

J.: «Oui. Les hélicoptères tournent autour de nous»

M.: «Alors ils vous ont vus au moins?»

J.: «Ils cherchent des gens dans l'eau, ils ne viennent pas encore nous chercher!»

19H01, J.: «Que disent les nouvelles?

M.: «La police est aussi en route en bateau vers Utoeya. Ce n'est pas clair pour le tireur, donc restez calmes. Attendez que quelqu'un vienne vous chercher».

M. «Ca y est ils l'ont arrêté!»

(L'essentiel Online/AFP)

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Last modified on Mardi, 30 Novembre 1999 01:00
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