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Jeudi, 28 Juillet 2011 10:00

Attaques en Norvège Les Norvégiens aiment toujours autant les armes

Attaques en Norvège Les Norvégiens aiment toujours autant les armes

Le fait que la Norvège compte plus d'une arme pour cinq habitants est dû à l'énorme popularité de la chasse. C'est ce qui explique qu'il n'y ait pas d'appel à légiférer sur le sujet après qu'un homme seul armé a tué 68 personnes sur une île vendredi. Tout au plus, l'impact de la tragédie sur l'amour des armes de la population s'est-il traduit par l'annulation de la couverture télévisée de la compétition de l'association nationale des armes à feu (la NDFS) qui se déroulera à Bodö, juste au nord du cercle polaire.

Rune Haug, journaliste sportif chez NRK a expliqué que sa chaîne avait prévu à l'origine de diffuser 15 heures de direct sur la compétition. Elle a finalement privilégié «la tragédie» en ne proposant que des extraits dans ses journaux télévisés. La NDFS précise sur son site Internet qu'elle a été créée par le parlement en 1893 pour «promouvoir l'apprentissage du tir et ainsi préparer la population à la défense nationale». La NDFS, partiellement financée par le ministère de la défense, compte 900 clubs de tir et 160 000 tireurs réguliers.

«En Norvège la tradition de la chasse est très forte»

Le vice-président de la NDFS Jarle Tvinnereim a déclaré que ce «grand évènement familial» qui réunit environ 4000 tireurs âgés de 11 à 90 ans se poursuivrait en «insistant sur le travail de deuil». «Nous avons discuté avec le ministre de la Défense avant de prendre la décision de poursuivre. Une cérémonie aura lieu vendredi en hommage aux victimes des attaques», a-t-il précisé.

Espem Sarstad, porte-parole de l'association norvégienne des chasseurs et des pêcheurs (NJFF) a déclaré que son association était la première à se sentir touchée par ce «triste épisode». Mais elle ne craint pas que cette tragédie soit un frein pour l'avenir de la chasse. «En Norvège la tradition de la chasse est très forte, elle a plus de 10 000 ans», a-t-il dit. «C'est la chasse qui nous a mené l'Homme jusqu'à la Norvège après l'âge de glace», a-t-il ajouté. «Je pense toutefois qu'il pourrait y avoir des restrictions sur l'achat et la détention d'armes à feu et sur le type d'armes que nous pouvons utiliser. Nous ne sommes pas inquiets c'est probablement une saine discussion après ce qui s'est passé», selon lui.

Révision de la loi demandée

Il a ajouté qu'il s'agirait probablement de restriction sur les armes semi-automatique, qui ne sont pas habituellement utilisées par les chasseurs. M. Sarstad ne sait pas si Anders Behring Breivik était membre de la NJFF mais «c'est possible puisqu'il a acheté une arme. Il vous faut une bonne raison pour acheter une arme et être chasseur en est une». Il était en tout cas membre d'un club de tir d'Oslo. Vildar Nilsen, expert en armes de la NJFF et qui siège dans un comité de révision de la législation des armes, estime qu'il y a «au moins un million d'armes de chasse et de compétition, pistolets, fusils, mitraillettes confondus», en Norvège, pays de 5 millions d'habitants.

Il juge difficile de savoir si les choses auraient été différentes si le tireur avait utilisé un fusil plutôt qu'une arme semi-automatique. Avec un fusil, «vous pouvez tirer probablement 20 à 30 munitions, cela dépend de votre entraînement et du nombre de chargeurs. Avec un semi-automatique vous pouvez tirer plus de munitions», a-t-il ajouté. Le comité de révision a recommandé l'année dernière «un complet renouvellement de la loi qui est aujourd'hui ancienne». Il devrait se prononcer en novembre ou décembre mais M. Nilsen estime qu'il est encore trop tôt pour savoir ce qui sera décidé au sujet des armes semi-automatiques.

(L'essentiel Online/AFP)

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Last modified on Mardi, 30 Novembre 1999 01:00
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