Les enfants des écoles de Cattenom brillent dans le noir. Non pas parce qu'ils ont été contaminés, mais parce que leurs instituteurs les forcent à porter une chasuble pour être bien visibles quand ils sortent faire une balade. Ils sont en pleine santé et peut-être même plus que leurs autres petits camarades mosellans. La raison? Ils profitent d’infrastructures, notamment sportives, assez exceptionnelles… grâce à la centrale.
La Communauté de communes de Cattenom La CCE a vu le jour en 1986. Les 20 communes qui la composent se sont associées pour ne pas voir la manne financière de la centrale leur échapper au profit du département. La CCE pousse aujourd’hui les frontières puisqu’elle a profité du match France-Luxembourg le 12 octobre dernier pour créer l’ENCOMM, l’Entente des COMMunes de la frontière. Aux 20 communes s’ajoutent quatre luxembourgeoises: Bettembourg, Duddelange, Roeser et Frisange. Dans ce nouvel espace, Français et Luxembourgeois engagent des discussions et débattent d’un certain nombre de sujets propres aux communes frontalières. «Appel à la fermeture de Cattenom» À l'initiative des bourgmestres de Frisange et de Remich, une pétition a été lancée au Luxembourg pour tenter de faire fermer la centrale nucléaire lorraine. 25 bourgmestres et échevins des 36 communes luxembourgeoises situées dans un rayon de 25 km autour de Cattenom ont ainsi répondu à cet appel. Parmi eux, les députés-maires Alex Baudry (Dudelange), Claude Meisch (Differdange) et Raymond Weydert (Niederanven).Les installations d’EDF, ce sont en effet 8 millions d’euros de taxes versées à la Communauté de communes de Cattenom et de ses environs (CCE). Salles de sport, dojo, piscine, halte-garderies… «Sans la centrale, rien de tout cela n’aurait été possible, nous allons ouvrir une quatrième garderie à Hettange-Grande, se vante Michel Paquet, président la CCE. Vous connaissez beaucoup de communauté de communes qui ont une maison de retraite?»
Ça donne du boulot à beaucoup de monde
Un cadre de vie qui vaut bien quatre tours blanches sur la carte postale. «La centrale fait partie de notre paysage, certains trouvent cela moche, je préfère habiter là qu’au pied des hauts-fourneaux à Hayange», explique Marc, 29 ans, qui a toujours habité à Cattenom. «Ça reste un village mais il y a tout ici, on peut faire toutes les activités que l’on veut et puis ça donne du boulot à beaucoup de monde». Les 1 500 salariés de la centrale et toutes les petites entreprises qui gravitent autour ou qui profitent du dynamisme de l’endroit.
Et les presque 24 000 habitants n’ont pas peur d’éventuels accidents nucléaires: pas de rush sur les pastilles d’iode à la pharmacie de Christine. Juste quelques coups de fils sur la marche à suivre en cas de problème. «Le séisme au Japon a juste été une piqûre de rappel pour ceux qui avaient oublié de venir retirer leurs boîtes de pastilles», indique la pharmacienne.
Marion Chevrier/L'essentiel Online
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