Après six victoires d'affilée, l'équipe de France de Laurent Blanc, tenue en échec par la Croatie 0-0 mardi en amical au Stade de France, a vu sa belle série s'arrêter et clôt sur une note mitigée un stage déjà marqué par un succès sans saveur au Luxembourg (2-0), vendredi.

La bouillie proposée il y quatre jours n'était donc pas totalement un résultat de circonstance et les Bleus n'ont pas réussi à effacer cette désagréable impression devant leur public. Certes, le sélectionneur avait décidé de modifier en profondeur son onze de départ pour offrir du temps de jeu aux remplaçants habituels et impliquer l'ensemble de son groupe, donnant un visage inédit à la sélection. Ce sang neuf aurait très bien pu galvaniser une formation qui devait une petite revanche à ses supporteurs. Il n'en a rien été.

Trop proche des championnats?

Difficile pour les Bleus de se concentrer pour cette rencontre amicale programmée à quelques jours de la reprise des championnats nationaux et à une semaine des quarts de finale allers de Ligue des champions. L'objectif principal du rassemblement (victoire au Luxembourg en qualifications de l'Euro-2012) ayant été atteint, les Français, tranquilles leaders de la poule D, avaient peut-être déjà la tête ailleurs.

Blanc avait pourtant pris ses précautions, préservant la tranquillité de son groupe avec la présence sur le banc des remplaçants des deux ex-mutins de Knysna, Franck Ribéry et Patrice Evra. Les deux joueurs, qui retrouvaient le Stade de France pour la première fois depuis le fiasco du Mondial-2010, ont eu droit à des sifflets plutôt timides, loin de la bronca redoutée. L'ambiance est devenue surréaliste lors de l'entrée en jeu du Bavarois à la place de Malouda (60e), certains spectateurs le conspuant alors que d'autres scandaient son nom comme aux plus beaux jours.

Mais l'indulgence du public n'a pas eu le don de libérer les Bleus, qui ont accumulé les maladresses aussi bien offensives que défensives. Perisic a ainsi failli ouvrir le score pour la Croatie à la suite d'une grosse bévue de Mexès mais Lloris a sorti une parade décisive (42e). Une erreur qui fait tâche pour un joueur qui commençait à se montrer impérial au fil des matches en défense centrale.

Rami percutant mais blessé en fin de match

Son compère Rami n'a pas été en reste avec un début de match délicat. Mais le Lillois aurait pu se rattraper sur une tête (26e), une magnifique frappe enroulée sur le poteau (68e) et un ciseau spectaculaire (90+2).

Au rayon des satisfactions, le sélectionneur aura sans doute apprécié le retour en forme d'Alou Diarra. Le Bordelais, sacrifié vendredi au profit de Yann Mvila, a parfaitement tenu son rôle de sentinelle devant la défense et surtout récupéré pour la 5e fois de l'ère Blanc un brassard de capitaine qui lui semble destiné. Jérémy Ménez, aligné à droite à la place de Ribéry, a également effectué une belle rentrée, lui qui restait sur une passe décisive en sélection à destination de Benzema, le 9 février face au Brésil (1-0). Le Romain a pas mal provoqué et aurait pu être l'auteur d'une nouvelle offrande pour le Madrilène, qui, seul au second poteau, a trouvé le moyen de mettre le ballon au-dessus de la cage (37e). Un raté indigne de son état de forme actuel.

Pour le reste, les travers constatés au Luxembourg n'ont pas disparu, à l'image de la nouvelle prestation sans vie de Malouda. Ribéry a d'ailleurs tout de suite occupé le côté gauche à la sortie du Guyanais, preuve que la religion de Blanc sur le positionnement des deux joueurs n'est pas encore faite. La rentrée dynamique du Bavarois est tout de même un très mauvais signe pour Malouda. Les motifs de réflexion ne vont donc pas manquer pour Blanc avant la reprise des choses sérieuses avec ce déplacement capital au Belarus, le 3 juin, dans la course à l'Euro-2012.

(L'essentiel Online/AFP)