Vendredi est le dernier jour pour déposer sa candidature à la succession du Français Dominique Strauss-Kahn. Elle doit arriver avant minuit heure de Washington (4h GMT samedi). Entrés en lice très tôt, Mme Lagarde et M. Carstens se disputeront selon toute vraisemblance les voix des 24 membres du conseil d'administration du Fonds. «Nous avons clairement deux candidats remarquables», estime Domenico Lombardi, professeur d'économie et ancien conseiller du FMI.
Nouvelle candidature peu probable Pour Colin Bradford, économiste spécialiste du FMI, «ce serait une surprise qu'un candidat apparaisse à la dernière minute» et se lance dans une campagne avec trois semaines de retard sur M. Carstens et Mme Lagarde. Les États-Unis et l'Europe se partagent, selon les termes d'une convention non écrite, la direction du FMI et la présidence de la Banque mondiale depuis 1946. La tradition pourrait durer encore un peu. L'Union européenne a poussé très fort en faveur de sa candidate et «dans ces circonstances, il est difficile de gagner contre Christine Lagarde», souligne M. Bradford. Mais cette tradition est très critiquée. «Il est temps à présent pour un non-Européen, particulièrement un Africain, d'être à la tête du FMI», a affirmé l'Union africaine dans un communiqué daté de mercredi. L'ancien ministre des finances sud-africain Trevor Manuel a été le seul Africain cité comme candidat possible. Présenter sa candidature «est quelque chose que notre gouvernement envisage toujours», a déclaré jeudi à la BBC l'actuel ministre des finances sud-africain, Pravin Gordhan. L'Asie orientale et du sud, malgré son émergence spectaculaire dans l'économie mondiale, devrait vraisemblablement ne pas présenter de candidat.- Mme Lagarde, ministre des finances depuis quatre ans, peut faire valoir une expérience solide au sein du G20 et de la zone euro. Le soutien des sept administrateurs de l'Union européenne lui est acquis.
- M. Carstens, qui cumule quatre ans et demi à la tête du ministère des finances puis de la banque centrale du Mexique, «a plus d'expérience» au sein des institutions financières internationales, estime Fred Bergsten, directeur du Peterson Institute, un centre de recherches de Washington sur l'économie internationale.Il avait accédé au poste de directeur général adjoint du FMI (soit son numéro trois) en 2003, époque où Mme Lagarde était encore avocate.
- Un troisième candidat déclaré, le président de la banque centrale du Kazakhstan Grigori Martchenko, ne devrait pas leur faire d'ombre. Il a appris sa candidature le 19 mai par un message sur son téléphone portable, n'a pas fait campagne depuis, et a déclaré jeudi au quotidien britannique Daily Telegraph qu'il était «plus ou moins acquis» que Mme Lagarde allait être désignée.
Nouveau dirigeant le 30 juin
Des Etats membres parmi les plus importants, au premier rang desquels les Etats-Unis, le Japon et la Chine, se donnent encore du temps pour prononcer. Le FMI s'est fixé pour objectif de désigner un nouveau dirigeant le 30 juin.
Le FMI prévoit de publier le nom des candidats en début de semaine prochaine, s'il y a trois candidats ou moins. M. Martchenko a laissé entendre qu'il pourrait ne pas en faire partie. S'il y avait quatre candidats ou plus, le conseil d'administration se donnerait une semaine pour se mettre d'accord sur trois personnes, les mieux placées, qu'il veut entendre à Washington.
(L'essentiel Online/AFP)
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