«Ce sont les graines germées» qui sont en cause, a déclaré Reinhard Burger, directeur de l'Institut Robert Koch (RKI), lors d'une conférence de presse à Berlin, des trois instituts sanitaires fédéraux impliqués dans le dossier. Selon les analyses, «les gens qui ont mangé ces graines ont neuf fois plus de chances d'avoir des diarrhées sanglantes et d'autres signes d'infection par la bactérie Eceh que ceux qui n'en ont pas mangées», a-t-il dit.
La bactérie Eceh Conséquences de l'épidémie sur les producteurs L'alerte lancée le 25 mai contre les concombres, les tomates et les salades crus, en raison de l'extension de l'épidémie liée à la bactérie E.coli entérohémorragique (Eceh), a coûté des centaines de millions d'euros aux agriculteurs européens. Leurs marchandises ont été boudées, en tête celles venues d'Espagne, puisque des légumes espagnols avaient été incriminés à tort par l'Allemagne au début de la crise. Rien que pour les Espagnols, les pertes sont chiffrées à quelque 200 millions d'euros par semaine. L'Union européenne a proposé une aide de 210 millions d'euros pour soulager les agriculteurs touchés. Trente personnes sont mortes des suites d'une infection à cette souche de la bactérie Eceh.Il y a eu des analyses «multiples», dans les champs et dans les produits d'une exploitation du nord de l'Allemagne, Gärtnerhof à Bienenbüttel, soupçonnées depuis plusieurs jours, qui n'ont certes pu prouver la présence irréfutable de la bactérie, mais «la chaîne d'indices est tellement importante» qu'on peut identifier désormais l'origine de la contamination, selon les responsables des autorités sanitaires. En revanche, des milliers d'analyses effectuées sur des tomates, des concombres et des salades se sont révélées négatives.
3 000 personnes infectées dans 14 pays
Du coup l'alerte contre ces aliments est levée dès ce vendredi, ont-ils annoncé. «Nos trois instituts sont d'accord (pour dire) qu'il n'y a plus de raison de maintenir ces recommandations», a déclaré l'un des dirigeants des trois instituts (RKI, Office fédéral pour la protection des consommateurs et la sécurité alimentaire, Institut fédéral d'évaluation des risques). Par ailleurs, il semble que «la source d'infection n'est plus active», et «les chiffres de nouveaux malades infectés baissent». Seules des graines germées sont en cause, «il n'y a pas d'autre piste sérieuse», a assuré M. Burger.
Au total, environ 3 000 personnes sont tombées malades dans 14 pays en l'espace de cinq semaines. Dont des dizaines qui avaient apparemment consommé des produits de l'exploitation de Bienenbüttel, a indiqué le ministre régional de l'Agriculture de Basse-Saxe (nord), Gert Lindemann, au magazine Focus à paraître lundi. L'entreprise a pu utiliser des semences souillées ou bien un employé de l'exploitation a pu infecter les lieux en raison d'un «manque d'hygiène», a-t-il ajouté. La ministre fédérale de l'Agriculture, Ilse Aigner, a indiqué vendredi, lors d'une autre conférence de presse, que l'exploitation de Bienenbüttel était «complètement fermée» et que «aucun produit (de cette exploitation) n'est encore sur le marché».
(L'essentiel Online/AFP)
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