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Thursday, 19 May 2011 18:00

Énergies renouvelables L'éolien met du temps à l'emporter

Les freins au développement

De nouvelles réalisations verront encore le jour cette année. La Société Électrique de l’Our (Seo) annonce la construction de cinq éoliennes à Binsfeld près de Weiswampach dans le nord du Luxembourg. L’entreprise - dont l’État détient 40 % des actions - veut en plus agrandir ses parcs à Heinerscheid et Bourscheid. À Rumelage et Kayl, un nouveau parc est en planification. En 2009, le ministère du développement durable avait donné son aval pour un autre parc avec sept éoliennes à Wincrange, près de la frontière belgo-luxembourgeoise, mais celui-ci n’a pas encore été aménagé.

Quels sont les freins au développement des parcs éoliens au Luxembourg? Ces dernières années, les entreprises qui voulaient construire des éoliennes dans le pays, étaient souvent confrontées à la réticence des citoyens. Dans un référendum en 2004, les habitants de Burmerange avaient voté contre un parc éolien dans leur commune. À Redange, des citoyens ont même porté plainte. Après la catastrophe nucléaire au Japan ces résistances s’amenuisent: «Depuis l’incident à Fukushima, il y a eu un changement d’opinion fondamental. Maintenant, reste à voir si ça dure», observe notamment Claude Strasser, secrétaire général de Seo.

Pas plus de bruit qu'une conversation à voix basse

Autre défi: comme la politique n’a pas identifié les sites adaptés, c’est aux intéressés de s’investir dans la prospection. Seo a fait des recherches et déterminé 70 lieux d’implantations possibles. «Il s’agit de 70 sites pour des éoliennes uniques. Comme trois à six installations sont aménagés dans un parc, le nombre des parcs sera beaucoup plus bas, annonce Strasser. Pour nous, le potentiel sera épuisé dans quatre à cinq ans».

De nombreuses conditions doivent être respectées pour la construction d’une éolienne, par exemple concernant la projection d’ombre et le bruit. Ainsi, chez le riverain le plus proche, le volume émis par l’installation ne doit pas dépasser les 35 décibels ce qui équivaut à une conversation à voix basse. La faune et la flore de l’environnement d’une éolienne doivent également être respectées. Les études demandent beaucoup de temps aux entreprises et la validation par les administrations ne se fait pas non plus en un coup de vent. Le ministère du développement durable n’a d’ailleurs pas tenu à communiquer sur la durée exacte du traitement des dossiers.

Des autorisations longues à venir

Paul Schockmel, responsable des énergies renouvelables auprès d’Enovos, est conscient que les obstacles bureaucratiques sont nombreux. Le fournisseur d’énergie s’engage avec Seo dans l’éolien. «Dans le cadre d’un agrandissement d’un de nos parcs, nous devons faire une étude sur les effets que les éoliennes auront sur les chauve-souris. Depuis des mois, nous attendons une réponse de l’administration pour savoir comment la réaliser. Ensuite, l’étude elle-même prendra encore un an».

Son partenaire Seo a également fait des expériences malheureuses avec les procédures compliquées. En théorie, le processus d’autorisation d’une éolienne ne devrait pas prendre plus d’un ou deux ans, dit Claude Strasser, «mais en pratique, ça s’est avéré irréalisable». Ce serait parfois frustrant, mais il espère bien que la bureaucratie sera simplifiée par une nouvelle législation. Paul Schockmel, lui aussi, a un souhait: «Beaucoup de communes ont organisé une pétition contre Cattenom. Mais pourquoi aucune commune ne dit: ‘Moi, je veux des éoliennes’?»

Kerstin Smirr / L'essentiel Online

Last modified on Friday, 20 May 2011 12:58
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