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Tuesday, 09 August 2011 18:00

Crise de la dette La situation reste critique

Crise de la dette La situation reste critique

Paris a clôturé en hausse de 1,63%, Londres de 1,89% et Milan de 0,52%, tandis que Francfort a terminé à l'équilibre (-0,10%) et Madrid en légère baisse de 0,36%. Les places européennes avaient perdu de 1 à 6% dans la matinée.

Comme depuis plusieurs séances, le climat était très volatil mardi, les bourses faisant du yo-yo, dans le sillage de Wall Street la veille. En Asie, on a frôlé la catastrophe. La bourse de Séoul a plongé de 10% en séance avant de finalement clôturer sur une note moins dramatique à -3,64%, soit son plus bas niveau depuis septembre 2010. Hongkong a fini à -5,66% et Tokyo a cédé 1,68%. Seule Bourse à surnager, Sydney, qui a gagné 1,2%, soutenue par «une chasse aux bonnes affaires».

«Tout le monde est tétanisé», confie François Duhen, analyste chez CM CIC à Paris. «On s'inquiète de l'Amérique, de l'Europe, de la manière dont leurs difficultés actuelles vont ralentir la croissance».

Petit à petit, on se rapproche d'un krach boursier, considéré comme une chute brutale des Bourses d'au moins 20% en quelques jours ou de 10% sur une journée. Paris a perdu 12,86% en une semaine, Londres 15% et Francfort 17%.

«On est en plein krach boursier»

Certains analystes considèrent que le pire est déjà arrivé: «On est en plein krach boursier, on descend en ligne droite», affirme M. Duhen. Signe de la nervosité, les investisseurs se ruaient vers les placements financiers considérés comme sûrs. L'or a ainsi atteint un plus haut à 1.754,24 dollars américains l'once.

Depuis la crise financière de 2008, le comportement des investisseurs, particuliers comme professionnels (fonds d'investissements, fonds de pension...), a sensiblement changé, selon les analystes. Ils n'hésitent plus à liquider leurs titres à la moindre alerte afin de protéger leur mise de départ. Les investisseurs guettent les signes d'essoufflement de la croissance américaine, surtout après la dégradation historique de la note de crédit de la première puissance économique mondiale.

«C'est aux dirigeants politiques d'apporter les réponses adéquates pour apaiser les marchés. Jusqu'ici c'est insuffisant», estime François Duhen, en référence aux assurances des G20 et G7 la veille d'agir de concert pour ramener le calme.

La zone euro ne convainc pas

La zone euro ne parvient pas de son côté à convaincre les investisseurs de sa volonté d’éviter une contagion de la crise de la dette publique qui menace d’emporter deux de ses principaux membres, l’Italie et l’Espagne.

Le président de la Banque centrale européenne (BCE), Jean-Claude Trichet, a appelé mardi une nouvelle fois les gouvernements européens à "faire leur travail" concernant la réduction de leurs déficits, notamment Rome et Madrid. Des difficultés financières de l’Italie et de l’Espagne, troisième et quatrième économies de la zone euro précipiteraient l’implosion de l’euro, estiment les écnomistes.

Quid du fonds européen?

L’Allemagne et la France, les deux piliers politiques de l’Union monétaire européenne, s’opposent sur une augmentation de la taille du Fonds d’aide européen (FESF) en cas d’appel au secours de Rome ou de Madrid.

Les Pays-Bas ont même mis en garde contre une telle opération qui pourrait avoir "des conséquences sur la solvabilité des Etats membres qui se portent garants", alors que le président de la Commission européenne José Manuel Barroso et le commissaire européen aux Affaires économiques Olli Rehn y sont favorables.

Créé en 2010 pour venir en aide à la Grèce, à l’Irlande puis au Portugal, le FESF est actuellement doté de 750 milliards d’euros, mais avec une capacité effective de prêts de seulement 440 milliards d’euros, qui s’avéreraient insuffisants pour sauver l’Italie.

L'essentiel Online / (ats/afp)

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