Les funérailles de Marie-Rose Morel, qui a succombé à 38 ans, le 8 février, d'un cancer de l'utérus, ont été suivies samedi par quelque 2 500 personnes dans une cathédrale d'Anvers (nord), qui a dû refuser du monde. La photo en pleurs lors de cette cérémonie de l'homme politique le plus populaire de Flandre, le président du parti indépendantiste N-VA Bart De Wever, faisait lundi la une des journaux néerlandophone, à côté de celle des deux jeunes enfants de l'ex-député régionale flamande.

L'émotion suscitée côté néerlandophone par le décès Mme Morel, une ancienne Miss Flandre devenue l'une des figures du parti Vlaams Belang (L'Intérêt flamand, ex-Vlaams Blok) dans les années 2000, avant de s'en éloigner il y a un an, a été comparée par des analystes à celle créée par la disparition de la princesse Diana.

«J'assume à 100% ce reportage»

Le quotidien flamand Het Laatste Nieuws a toutefois choisi de titrer lundi sur les «insultes» qu'aurait proférées la télévision francophone RTBF durant le week-end. «Les Wallons abusent de la mort de Morel. La RTBF l'a lourdement insultée, et par là tous les Flamands qui accompagné son combat contre le cancer», écrit le journal.

Lors d'un reportage diffusé samedi, la RTBF a «qualifié Morel de ‘xénophobe pure et dure’ et l'a accusée d'avoir ‘utilisé sa maladie pour propager ses idées d'extrême droite’», s'indigne le quotidien, dans lequel Mme Morel avait relaté pendant des mois l'évolution de sa maladie, suscitant une sympathie partagée au-delà des rangs des nationalistes. «J'assume à 100% ce reportage, même s'il manquait un peu de tact», a réagi lundi un responsable de la RTBF, Jean-Pierre Jacqmin, ajoutant à propos des critiques venues de Flandre: «C'est comme si nous ne pouvions plus dire les choses».

Cette nouvelle polémique intervient alors que les divergences entre partis flamands et francophones sur l'autonomie renforcée réclamée par la Flandre empêchent depuis juin 2010 la formation d'un nouveau gouvernement.

(L'essentiel Online/AFP)